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Nous sommes en 1898. Après sept ans passés au couvent en vue de devenir religieuse, Victoire perd la vocation et doit rentrer à Duhamel y retrouver son frère Josaphat, orphelin comme elle depuis le décès de leurs parents dans l’incendie de l’église du village.

En faisant porter ce roman élégiaque par la voix de Victoire, Michel Tremblay donne à entendre l’un de ses plus beaux hymnes à la vie, encore une fois porté une voix de femme des plus opératiques. Car nous savons tous maintenant que les secrets de cette famille ont été dévoilés bribes par bribes à travers la Diaspora des Desrosiers et les Chroniques du Plateau-Mont-Royal : de ces deux orphelins incestueux perdus au fond des Laurentides vont naître Albertine puis Gabriel, le mari de la Grosse Femme et père de Jean-Marc, alias M.T. Mais cela n’a jamais été vraiment raconté, et cela pourrait bien être un très beau moment d’écriture…

 

CAPSULE ÉCLAIR DU SALON DU LIVRE DE MONTRÉAL 2020

 

CONFIDENCES D’ÉCRIVAIN : MICHEL TREMBLAY

SALON DU LIVRE DE MONTRÉAL 2020

 

MICHEL TREMBLAY EN ENTREVUE AU SALON DU LIVRE DE RIMOUSKI

 
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 EXTRAIT

« Josaphat avait installé une grosse couverture de laine sur le sol sans doute humide en disant :
« Installe-toi là-dessus en attendant...
— En attendant quoi, Josaphat ?
— Que je prépare mon violon... »
Il allait me faire un concert en pleine forêt ! Je me suis étendue de tout
mon long sur la couverture et j’ai essayé de regarder le ciel à travers les branches. Il n’y avait qu’un seul trou dans le feuillage, à ma droite, sans doute laissé par le foudroiement de quelques arbres pendant un orage violent. Un carré de ciel qui, c’était étrange, avait commencé à pâlir au lieu de s’assombrir.
J’entendais Josaphat s’affairer à quelques pas de moi, mais je ne pouvais déjà plus le voir. Le bruit de l’étui qu’on ouvre, une corde pincée par inadvertance, ou pas, de grandes respirations comme chaque fois qu’il s’apprêtait à jouer.
Après un long silence à peine traversé par quelques discrets hennissements de Wilbrod qui semblait savoir ce que nous faisions là, ce qui nous attendait, j’ai senti un mouvement au-dessus de moi. Josaphat avait levé son archet.
« R’garde, Victoire, r’garde, t’as jamais vu une affaire de même ! »
Je me suis levée pour aller me placer à côté de lui. Je l’ai pris par la taille. La première note m’a presque jetée par terre.
C’était un son si bas, si primitif, qui venait de tellement loin, qu’on aurait
dit qu’il avait de la difficulté à monter dans l’air de la forêt, comme si une puissance, peut-être son propre poids, le retenait près de nous. Il a fait un tour de la clairière, il a sans doute échevelé les fougères et secoué les arbres, puis la deuxième note, un coup d’archet vers le haut, l’a propulsé dans le carré de ciel visible où le sommet de la montagne continuait de pâlir avec une étrange rapidité. Il n’y avait plus de ciel, que du blanc et quelques étoiles parmi les plus brillantes, Vénus peut-être. C’était le prélude à quelque chose de grand, un événement exceptionnel se préparait qui allait se produire là, au-dessus de nos têtes. C’était un avertissement. Et Josaphat me faisait le cadeau d’en être témoin. J’étais convaincue qu’ils en étaient les instigateurs, lui et son violon, et j’ai posé ma tête sur son épaule sans toutefois gêner le bras qui maniait l’archet.
Après la répétition des deux mêmes notes, une mélodie d’une étonnante douceur, une sorte de souffrance retenue, lente, envoûtante, s’est mise à tournoyer autour de nous, comme si elle prenait son temps avant de s’envoler puis, au moment où le sommet de la montagne est devenu d’un blanc éclatant, elle a pris de la rapidité, comme rendue folle, c’étaient les mêmes notes, la même mélodie, mais partie en vrille, saisies d’une folie incontrôlable, un tournoiement continu qui sautillait de plus en plus vite avant de se propulser vers la lumière. De mélopée c’était devenu une gigue, un rigodon. Josaphat s’est mis à chantonner, à taper du pied, je sentais les muscles de son corps jouer sous sa chemise.
Et c’est là, porté par la plus belle musique jamais entendue, que l’enfantement se produisit. Un arc lumineux d’un rouge vif, un début de tache de sang, est apparu derrière les arbres du faîte de la montagne qui semblait lui donner naissance. Plus qu’une boule de feu, une gigantesque perle rouge est née sous mes yeux, propulsée par une force colossale du flanc de la montagne vers les grandes hauteurs du firmament, elle a grimpé, majestueuse, en avalant les quelques étoiles qui perçaient encore le ciel, portée par le son d’un violon magique et la voix d’un mage. »
 

PRESSE


C’est absolument fabuleux.

— Franco Nuovo, Dessine-moi un dimanche / Radio-Canada


Il est notre Balzac québécois!

— Guy A Lepage, Tout le monde en parle


Avec son nouveau roman Victoire !, Michel Tremblay remonte à la genèse de ses personnages en racontant un amour interdit, mais plus fort que tout.

— Josée Lapointe, La Presse


Une œuvre magnifique, mais dérangeante, écrite avec beaucoup de tendresse et de beauté.

— Kevin Lambert, Plus on est de fous, plus on lit! / Radio-Canada


J’en aurais pris plus de ce roman-là.

— Daniel Turcotte, Plus on est de fous, plus on lit! / Radio-Canada


C’est une rivière poétique. […] On se laisse porter par une sorte de conte qui n’en est pas un, parce que c’est la vie de gens réels. [Michel Tremblay] décrit avec finesse la beauté, la campagne, les textures, les odeurs. […] C’est superbement écrit.

— Franco Nuovo, Pénélope / Radio-Canada


C’est tellement fait par touches délicates que l’on entre dans la beauté de l’amour, l’amour dans son sens le plus pur. […] J’ai été émue du début à la fin. […] Un très très bon Tremblay, très intense, comme un gros coup-de-poing.

— Patricia Powers, Bon pied, bonne heure! / Radio-Canada


Cette histoire n’avait jamais été vraiment racontée, et l’écrivain le fait avec jubilation, sincérité et une très grande intensité. […] L’histoire est touchante et les personnages, extrêmement vibrants.

— Marie-France Bornais, Le Journal de Montréal


Avec son roman Victoire ! Michel Tremblay nous offre une bien belle histoire d’amour, un attachement inconditionnel entre un frère et sa soeur. […] J’ai eu beaucoup de plaisir à lire ce roman rempli de tendresse et de poésie, dans lequel transpire tout l’amour que porte l’auteur à ses personnages.

J’ai aussi été séduite par certaines descriptions. En voici juste un exemple : « Les nuits fraîches avaient déjà commencé à tuer la forêt en y mettant le feu. » (p. 119) C’est beau, non ?

— Marie-Anne Poggi, Les Irrésistibles de Marie-Anne


Un miracle signé Michel Tremblay qui ne cesse de m’éblouir. […] Unique ! N’est pas Michel Tremblay qui veut !

— Ricardo Langlois, La Métropole


Avec finesse et tendresse, l’écrivain dévoile donc cette fois l’histoire de Victoire et de cet amour interdit.

— Les Libraires


C’est un immense auteur! […] Il faut lire tout Michel Tremblay.

— Françoise David


Très très touchant, j’ai adoré ma lecture de Victoire ! Un fabuleux roman.

— Claudia Larochelle, Le Télé Journal / Radio-Canada


Michel Tremblay nous décrit ce malstrom du cœur sur fond d’interdit religieux avec doigté, délicatesse, et une grande empathie pour ses personnages. Il leur offre même la plus belle des pleines lunes.

— Claude Deschênes, Avenues.ca


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MICHEL TREMBLAY

Prolifique chroniqueur, dramaturge dont les pièces sont jouées dans le monde entier, Michel Tremblay est l’un des écrivains les plus importants de sa génération. Le cyle des Belles-Sœurs, les Chroniques du Plateau-Mont-Royal et La diaspora des Desrosiers appartiennent au corpus des œuvres majeures de la littérature francophone actuelle.

Photo : Laurent Theillet.

Coédition Actes Sud / Roman / Prix indicatif : 18,95 $

160 pages environ / 11,5 x 21,7 cm / ISBN : 978-2-7609-1328-8

En librairie le 11 novembre 2020

Également disponible au format numérique - ePub