Dans cette éblouissante chronique de septembre 1935, le « monde » de Michel Tremblay vit des heures émouvantes, encore et encore et encore. Heures glorieuses et tragiques avec Ti-Lou et Édouard en duchesse, un duo coloré dont les échanges pétillants cachent des douleurs indissolubles, même sous le parfum du gardénia. Heures crépusculaires et sombres avec Victoire et Télesphore au fond de la ruelle des Fortifications, entre Josaphat et Laura Cadieux, sa fille infortunée qui veut à tout prix retrouver sa mère, Imelda Beausoleil.
Cette chronique de résiliences, si elle ouvre les tiroirs de vies difficiles et désenchantées, fait aussi voir des existences qui s’accommodent du bonheur qui passe toujours trop vite : Tititte et le docteur Woolf au restaurant du neuvième étage d’Eaton ; Théo au cinéma avec la belle Fleurette ; Maria l’impétueuse en voyage à Québec avec Fulgence. Ah ! Maria… se laisser aimer pourrait-il devenir une façon de surmonter son incurable mal de vivre ? Ah ! Ti-Lou… que faire de ses cinquante paires de souliers kitsch, maintenant qu’elle n’a plus qu’une jambe ? Oh ! Édouard… réussira-t-il son entrée au Paradise, travesti pour la première fois ? Ah ! Teena… pourra-t-elle supporter son fils Ernest qui débarque chez elle ?