Robbie est mort, il s’est fracassé à moto contre un arbre. Suicide ou accident, impossible de trancher. Mais les choses n’allaient pas bien pour lui, sur tous les plans.

Les choses ne vont pas bien non plus pour Harold, ami de jeunesse de Robbie. Fauché, récemment séparé, il emménage dans le shack de la mère de Robbie, dans le patelin des Laurentides de son enfance.

Désœuvré, buvant trop, Harold fouille le téléphone et l’ordinateur de Robbie, reconstituant ses dernières années, retrouvant dans des historiques de recherche et de messagerie son ami perdu de vue depuis longtemps. S’opère alors une sorte d’identification, un transfert qui permettra à Harold de traverser de l’autre côté des apparences et de faire la paix avec la fuite du temps.

EXTRAIT

Robbie Marchand a communiqué ses derniers mots après sa mort. Il avait monté la 117 à moto, s’était arrêté dans la réserve faunique La Vérendrye, avait écrit « Je t’aime » à son ex, Éliane. Aucun réseau mobile. Il avait accéléré jusqu’à deux cents kilomètres à l’heure et il avait foncé sur un arbre dans un virage pourtant léger. Il s’est éteint dans l’ambulance dix kilomètres avant la portée des ondes cellulaires, le message à son ex toujours en attente. Cinq minutes plus tard, Éliane se faisait texter « Je t’aime » par un mort.
J’ai reconstitué la chronologie à partir de l’iPhone de Robbie et du récit que m’a fait Éliane aux funérailles. Je n’avais pas vu Robbie depuis neuf ans. Nous nous étions construits ensemble, lui et moi. Meilleurs amis de la maternelle au doctorat. Ensuite, deux fantômes numériques qui se likaient parfois sur Facebook.
Robbie était beau sur Facebook. La même photo de profil depuis 2012. Musclé, bronzé, chevelu. Dans son cercueil, il était boursouflé, chauve et rose. Des rides précoces sous son maquillage. Bientôt les miennes. Robbie était mort avec ma jeunesse.
— Robbie reste, Guillaume Bourque

PRESSE

C’est magnifiquement écrit, extrêmement maîtrisé […] Il y a des chambres d’écho avec la littérature partout dans ce livre.

— Mélikah Abdelmoumen, Dimanche on lit

… un récit captivant sur l’amitié, la perte et la quête de sens au cœur de l’obscurité.

— Philippe Fortin, Les Libraires

C’est un style très sobre, mais très travaillé, très maîtrisé […] On arrive à la fin du roman après avoir fait un voyage vraiment inattendu, complément ailleurs qu’on croyait, et on réussit à travers tous ces deuils-là à découvrir chez le narrateur, mais à retrouver aussi nous-mêmes un furieux désir de vivre, d’aimer, de lire. C’est vraiment un livre dont on aurait dû parler plus.

— Mélikah Abdelmoumen, Dessine-moi un matin

GUILLAUME BOURQUE

Guillaume Bourque est né à Montréal en 1980. Parmi ses publications précédentes, citons Jérôme Borromée (2013) et Lockdown (2019).

Photo : Gérald Livin.

Roman / Prix indicatif : 28,95 $

264 pages environ / 14 x 21,6 cm / 978-2-7609-4902-7

En librairie le 13 septembre 2023

Également disponible au format numérique - ePub