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À la manière – absurde, ostentatoire, polémique, burlesque, WoodyAllenienne, philosophique, métaphysique, critique – de son premier Journal d’un Ti-Mé (2000), Claude Meunier puise à nouveau, vingt ans plus tard, dans l’imaginaire délirant du Popa de La Petite Vie. À travers plusieurs conversations intérieures, menées avec lui-même sur des modes audacieux et joliment narcissiques, il laisse aussi la voix à Pogo, Jaqueline, Dieu, l’Univers, Trump, et aux membres de cette famille de joyeux naufragés : Rénald, Caro, Thérèse…

Popa, par la parole absurde et inventive de son personnage, n’a pas d’âge et possède une culture universelle, une actualité intarissable. Il se demande s’il est lui aussi MeToo, écrit à John Kennedy, discute avec Dieu, croit que Jaqueline est une Greta Thunberg senior ou peut-être aussi une Fifi Brindacier, affirme que son grand-père a fait fortune dans l’élevage de la crevette de ferme, s’inquiète de l’Islam et de son « Jihad », s’indigne de la COVID-19, cette « maususse de pandémie », s’interroge sur le cannabis, les « transgendres », le rebirth, les migrants, la différence, la fidélité…

Voilà un livre qui va à nouveau réjouir la société québécoise par son irrévérence et sa fraîcheur, car tous les modes sont permis : drôlerie, blague, plaisanterie, gag, farce, calembour, boutade, pitrerie, facétie, bouffonnerie, mais aussi réflexion, questionnement, introspection, et encore : préoccupation, inquiétude, doute, sollicitude, contrariété, suspens… Ce Ti-Mé automne 2020 est un grand cru : dégustation à vos risques et périls. Qu’arrive-t-il de la psyché québécoise post-COVID-19 ?

 

CAPSULE ÉCLAIR DU SALON DU LIVRE DE MONTRÉAL 2020

 

ENTREVUE AVEC TI-MÉ ET CLAUDE MEUNIER

Photos : Benoit Brühmüller.

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Pourquoi ce livre ?

Ti-Mé: Pourquoi pas ?

Claude Meunier : D’abord pour ceux qui vont le lire mais aussi parce que écrire un tel livre est un réel plaisir et une aventure pleine de surprises. Je ne sais jamais où le stylo de Ti-Mé Paré va me mener. Je suis toujours derrière lui bien sûr mais c’est lui qui mène jeu. L’univers de Ti-Mé me permet d’aller plus loin dans l’absurde... que si j’écrivais moi-même !

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Ou situeriez-vous Réflexions mentales dans votre parcours d’écrivain?

Ti-Mé : En plein dedans. Je dirais même que Réflexions Mentales sera « un déclencheur ». Un déclencheur de quoi ? J’ai bien hâte de voir.

Claude Meunier : Réflexions Mentales est « un à côté », une sorte de bonus né de la pandémie. Écrit pendant la période de confinement, il m’a empêché de sombrer dans le sofa ou l’ennui et m’a permis de renouer avec mon Ti-Mé intérieur, ce Ti-Mé qui est toujours proche de moi finalement !

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Comment vous est venu le titre?

Ti-Mé : J’avais d’abord pensé à Réflexions Nasales puis, allez savoir pourquoi, j’ai changé pour Réflexions Mentales !

Claude Meunier : Parce que Ti-Mé a toujours a besoin de souligner que ses réflexions sont bien « mentales » et non pas « nasales » !

 

CONFIDENCES AVEC CLAUDE MEUNIER

SALON DU LIVRE DE MONTRÉAL 2020

 

 EXTRAIT

WELCOME HOME PANDÉMIE

Ahhh la pandémie ! La maususse de pandémie...
Facile de chialer quand on est pas prêt ! Moins facile quand, comme moi,
vous êtes préparé depuis des années. Suffisait d’être attentif à l’éclosion de la « population écureuils » à Montréal, nos pangolins à nous, pour voir se faufiler le virus au loin.
Dans les faits, je m’étais déjà préparé, il y a quelques années, pour une catastrophe nucléaire, deux catastrophes nucléaires même, chacune à six mois d’intervalle... Mieux vaut être prévoyant, non ? J’avais donc creusé un deuxième sous-sol (sous mon sous-sol) pour accueillir la deuxième bombe. Un deuxième sous-sol qui n’est pas éclairé pour le moment, mais après deux explosions atomiques, pas certain qu’on ne sera pas aveugles...
Mais revenons à la COVID, cette invitée du destin.
Distanciation conjugale, lavage de mains à l’eau de Javel, crémation des masques utilisés, port de visières de soudure, chez nous tout était déjà en marche un mois presque avant l’annonce de la pandémie.
Précaution supplémentaire : nous mangeons maintenant à des heures différentes, dans des pièces différentes et, si possible, des mets différents. J’ai même proposé à ma femme de vivre de nuit et moi de jour, mais elle a refusé.
« Je pourrais vivre dans ta valise de char aussi ? » m’a-t-elle dit, outrée. L’effet du confinement sans doute...
Je lui ai donc offert de dormir dans la valise de notre station wagon, mais elle voulait le faire avec la radio ouverte. Évidemment j’ai dû refuser. La musique constante pourrait user les pneus prématurément (il me semble en tout cas...).
Autre précaution : j’ai décidé de passer nos repas au blender. Nous pouvons donc tout avaler à la paille, comme un smoothie, sous le masque. Côté bouffe d’ailleurs, nous étions plus que prêts. J’avais déjà stocké 1 347 boîtes de thon, 223 livres de pâtes et 812 sachets de Kool-Aid aux fraises. Notre menu est déjà décidé pour les deux prochaines années...
Demain soir par exemple : spaghetti au thon, le lendemain midi : thon sur pâtes, mardi : journée pâtes au sel, le lendemain : pâtes sans sel mais avec beurre, mercredi : beurre au thon sur nid de pâtes, jeudi : pâtes aux pâtes, vendredi : pâtes au Kool-Aid, samedi : thon au Kool-Aid, etc., etc. Ajoutez une épice ou du ketchup, les combinaisons deviennent infinies...
Petit truc sympa : un pot dans lequel celui ou celle qui se touche ou se gratte le visage doit mettre deux dollars. (Ma femme est sur le point de se prendre une hypothèque à force de se gratter le nez.)
Important aussi de ne pas perdre la forme physique : j’ai donc ressorti nos trois cassettes de Jane Fonda et une superbe brochure sur « Les bienfaits du saut sur place ». Hier par exemple j’ai sauté 34 fois pendant dix secondes. Ma femme, elle, préfère sauter seule (en silence) dans le garde-robe... du moins c’est ce qu’elle me dit.
En passant, tous nos Kleenex souillés sont envoyés à l’OMS pour analyse. Aucune réponse à date de leur part... Pas de nouvelle, bonne nouvelle, non ?
Côté culturel, on ne manque absolument rien. Dix années de téléjournal et de météo enregistrés de 1982 à 1992. Magnifiques nouvelles (sur les Olympiques de Barcelone) et une météo à se lécher les aisselles, sans parler de District 31 que nous écoutons en reprise 12 fois par jour... Ma femme est tellement influencée par District 31, elle est convaincue que je l’ai kidnappé contre une rançon qui n’arrive jamais... ce qui la fait se gratter le nez !
Côté stimulation intellectuelle, nous maintenons la forme en jouant au scrabble avec nos Alpha Bits. Ma femme triche un peu cependant. Elle mange les X et W en cachette. J’ai même trouvé huit voyelles dans ses poches de jaquette...
COVID oblige, nos moments d’intimité sont forcément presque inexistants mais comme je dis à ma femme :
« Cela ne fait qu’augmenter le désir... »
« Le désir de quoi ? », m’a-t-elle dit.
« Bonne question ! » lui ai-je répondu... Je cherche encore la réponse. Non mais cette pandémie aura eu des bons côtés... On se rend compte
à quel point nos enfants et nos amis peuvent nous manquer et, souvent, beaucoup moins qu’on pense... Bien sûr mes enfants me manquent. Ils me le disent. Pauvres eux. Je les adore évidemment mais est-ce une raison pour m’en ennuyer ? Est-ce que aimer quelqu’un c’est forcément s’en ennuyer ? Je m’ennuie du géant Ferré, est-ce que je suis en amour avec lui pour autant ??? En tout cas...
La situation nous amène aussi à oublier bien des choses : les voyages en avion, les sorties au resto, les soirées bien arrosées, les vêtements de luxe, les voitures sport, toutes des choses que je ne peux pas faire... depuis déjà 50 ans !
Alors l’important, l’essentiel c’est... c’est quoi finalement ???
 

PRESSE


Avec la pandémie et le semi-confinement on a besoin d’évasion, d’échappatoire. Un des moyens de faire ça c’est de lire Réflexions mentales de Claude Meunier.

— Paul Arcand, 98,5 FM


Vivre avec les membres de la famille Paré dans sa tête tous les jours ne doit pas être évident. […] Mais le personnage de Ti-Mé, que [Claude Meunier] incarnait lui-même, « a pris du galon dans [s]a tête, il est sorti un peu de la famille et il a sa vie parallèle ». Il a ses livres, aussi. […] On le retrouve plutôt tel qu’en lui-même, et ceux qui l’aiment vont le suivre.

— Chantal Guy, La Presse


Ti-Mé dit des énormités, mais en même temps il y a des pistes de réflexions qui sont très intéressantes. […] J’encourage tout le monde à lire les Réflexions mentales de Ti-Mé.

— Sophie Durocher, QUB Radio


En dehors des opinions absurdes et humoristiques de Ti-Mé sur Donald Trump, la covid-19, le mouvement #MeToo et bien d’autres sujets chauds, Claude Meunier nous offre aussi le plaisir de renouer avec plusieurs personnages de La petite vie.

— Victor-Léon Cardinal, Échos Vedettes


À la fois drôle, à la limite du bon sens, frisant l’absurde, ce deuxième journal d’un Ti-Mé fait sourire ; un petit baume sur le cœur qui n’est pas de refus ces temps-ci. 

— Marie-France Bornais, Le Journal de Québec


Claude Meunier à l’humour tatoué dans son ADN. […] Il est drolatique à souhait, et ceux qui parviennent à nous arracher ne serait-ce qu’un sourire sont des bienfaiteurs de l’humanité.

— Culturehebdo.com


En lisant le livre, on réalise que Popa est très d’actualité.

— Patrick Delisle-Crevier, 7 jours


Ce Ti-Mé automne 2020 est un grand cru.

— noslecturesbleues


C’est avec bonheur et nostalgie que les amoureux de l’univers de Claude Meunier parcourront ce livre. Le célèbre humoriste n’a pas fini de faire rire le Québec.

— Jimmy Poirier, Les Libraires


Tout aussi sinon plus « popaesque » que le 1er Journal d’un Ti-Mé, publié 20 ans plus tôt.

— Sophie Gagnon, Virage magazine


Les libraires craquent

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CLAUDE MEUNIER

Accueilli comme dramaturge – Les Voisins, Appelez-moi Stéphane… – et comme humoriste de Ding et Dong, également l’un des auteurs de Broue, il est devenu l’icône de Popa (ou le Popa de l’icône !) avec la série La Petite Vie. Ses campagnes actuelles pour Recyc-Québec sont à mourir de rire.

Photo : Jimmy Hamelin.

Journal / Prix indicatif : 19,95 $

160 pages environ / 11,2 x 19 cm / ISBN : 978-2-7609-5148-8

En librairie le 21 octobre 2020

Également disponible au format numérique - ePub