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Voici un homme de bonne composition : concret, drôle, aiguisé. Une curiosité de l’Autre, une énergie du diable, une créativité sans frein.

Toujours comédien, mais également célébré pour son travail de metteur en scène, René Richard Cyr a orchestré un faisceau de spectacles de variétés, du théâtre musical, des opéras et plus de 75 pièces de théâtre, dont 40 créations. Malgré les satellites, le théâtre reste son axe principal, son art suprême. Il sait mettre en scène les silences, les non-dits, les temps suspendus et, comme pas un, guider les actrices et les acteurs dans toutes les mutations de leurs personnages. Dans les pièces qu’il choisit de monter, on entend la clameur de la vie.

Il a dit : « Je fais ce métier pour ne pas être seul. » À l’automne 2020, René Richard Cyr célébrera 40 ans de carrière. Ce livre d’entretiens en révèle autant sur le parcours de l’homme que sur les actions et la philosophie de l’artiste. Ce livre, c’est sa classe de maître.

Avec une préface de Serge Boucher et des témoignages de Lou Arteau, Joe Bocan, André Brassard, Dominic Champagne, Anne Dorval, Sylvie Drapeau, Marie-Hélène Dufort, Marie-Thérèse Fortin, Maude Guérin, Robert Lalonde, Macha Limonchik, Benoît McGinnis, Fred Pellerin, Claude Poissant et Michel Tremblay.

 

ENTREVUE CROISÉE ENTRE RENÉ RICHARD CYR ET ANDRÉ DUCHARME

RENÉ RICHARD CYR – Lorsque tu m’as proposé de signer avec toi ce livre d’entretiens avec moi, j’ai bien sûr été flatté, mais je suis curieux de savoir quel a été l’élément déclencheur de cette idée ?

ANDRÉ DUCHARME – Fin d’automne 2018 : la regrettée Lise Bergevin, directrice générale de Leméac Éditeur, m’invite à un lunch au cours duquel elle me demande sur qui j’aimerais écrire un livre. Des noms tombent sur la table qui pourraient m’inspirer, moi, mais pas Lise, et vice-versa. Puis je sors mon as : René Richard Cyr. Faut voir le regard de Lise avec un gros oui majuscule dans chaque œil. Avant même l’arrivée du plat principal, tout est réglé : le sujet (toi, ta vie, ton œuvre), la formule (Questions/Réponses), la structure (entretiens ponctués de textes narratifs et de témoignages) et le temps souhaité de parution (automne 2020, qui coïncide avec ton 40e anniversaire professionnel). Me restait juste à obtenir ton approbation et à me faufiler dans ton agenda.

De ton côté, pourquoi as-tu accepté de faire ce livre avec moi et de l’agrémenter d’un beau texte de ton cru, « Au centre d’un triangle amoureux », description à la fois imagée et concrète de ton travail de metteur en scène ?

RENÉ RICHARD CYR – Comment refuser une telle proposition lorsqu’on est fier du chemin parcouru ? Si, en regardant derrière moi, je ne voyais qu’échecs, frustrations et regrets, il aurait été plus évident que je refusasse (oui, oui, refusasse). Mais de manière plus sérieuse, j’ai accepté principalement parce que l’invitation venait de toi, que je respecte beaucoup, et parce que l’exercice allait me permettre non pas de faire un bilan mais de voir à travers mon parcours éclectique les lignes principales et d’en tirer peut-être un sens, une direction.

Quant au texte qui clôt l’ouvrage, j’avais parmi tous mes brouillons ce texte où je tentais de coucher sur papier quelques réflexions sur mon métier. J’avais eu cette impulsion afin d’éclairer un peu le métier de metteur en scène dont les tâches me semblent méconnues pour plusieurs, c’est cette même impulsion qui m’a fait accepter ton invitation.

J’en profite donc pour te relancer et te demander si tu as appris des choses sur le métier de metteur en scène en échangeant avec moi.

Photo : Michel Lemieux.

Photo : Michel Lemieux.

ANDRÉ DUCHARME – Oui, et pourtant je me considère comme un « spectateur professionnel ». Ça fait près de 50 ans que je vais au théâtre. Au fil des ans, j’ai pu évidemment valider certaines de mes intuitions concernant le travail de mise en scène et comprendre pourquoi, à partir d’un même texte, un spectacle pouvait nous élever et tel autre, nous assommer. Chaque metteur en scène a sa méthode, son tempérament, son ego, son regard sur la vie et sur l’œuvre qu’il veut révéler.

Je crois que le metteur en scène (la metteuse en scène) ressemble à l’homme (à la femme) qu’il (qu’elle) est. J’aime ta sensibilité, ton intelligence, ton humanité, ta simplicité, ton écoute. Les spectacles que tu montes sont le reflet de ton identité. Autant j’apprécie ton travail d’artiste sur lequel tu jettes, dans le livre, un éclairage plein d’enseignement, autant j’ai aimé côtoyer l’homme drôle, vif et vrai qui s’est livré sans fard durant notre douzaine d’entretiens qui, je le rappelle, se sont déroulés avant la Covid-19.

Pour finir, et puisqu’on est dans la pandémie, ton regard sur ton métier a-t-il changé ? Envisages-tu l’après comme l’avant ?

RENÉ RICHARD CYR – Nous recevons en ce moment une baffe terrible qui, espérons-le, pourra peut-être s’avérer salutaire. Je m’explique : dans notre monde moderne, où tout semble nous diriger vers un dangereux individualisme, il n’y a qu’à voir notre dépendance aux outils technologiques qui nous isolent, les disparités sociales qui nous éloignent les uns des autres, les trop nombreuses polarisations sur de trop nombreux sujets ; ce satané virus qui nous assaille aura-t-il la vertu de nous rappeler combien tous nous sommes tributaires et dépendants des autres, remettant au centre de nos valeurs l’importance et la richesse du collectif?  J’ose l’espérer et presque y croire.

En ce sens, il est bien sûr désolant et dommage, voire révoltant, que la culture écope autant, mais de manière bien personnelle et ce, sans me désolidariser de mon milieu, je suis davantage interpellé et craintif et aussi prêt à me battre pour la recherche d’une santé publique et universelle et pour une éducation éclairée sur les enjeux que cette pandémie entraîne.

Et finalement, lorsqu’un nouveau jour se lèvera sous le vent, sans nos masques, le théâtre, lui, remettra les siens et ensemble (quel beau mot, ensemble) la raison d’être de toute rencontre revêtira ses plus beaux atours et la nécessité de l’art brillera à nouveau. J’espère…

Photo : Martin L’Abbé.

Photo : Martin L’Abbé.

 

 EXTRAIT

André Ducharme • Pour reprendre la question de Denis Guénoun dans Lettre au directeur du théâtre : « Que fait le théâtre que nul autre que lui ne sait faire ? »

René Richard Cyr • Le théâtre est l’art de la rencontre. En plus, il oblige à se déplacer, à sortir de sa quiétude afin d’aller vers l’Autre. Et c’est nombreux, ensemble, que ce moment inscrit dans le temps est reçu, goûté, célébré. Une fois le cycle du spectacle terminé, nul ne peut le revoir, le réentendre, le revivre ; seuls ceux qui ont assisté à une représentation peuvent en témoigner. Le théâtre naît toujours ici et maintenant. Son éphémérité le place au cœur du présent, il s’inscrit parmi les étoiles du souvenir, ce qui lui confère une grande liberté d’expression.

MOYEN MOINEAU

Ai-je besoin de vous dire que mon ami René Richard est un moyen moineau ? C’est sans doute la personne la plus talentueuse que j’ai rencontrée dans ma vie. Il joue, il met en scène, il peint, il écrit, il réalise, etc. Je ne sais pas s’il danse mais je suis convaincu que si on lui fournissait un tutu il serait capable de battre Margot Fonteyn sur son propre terrain. J’ai connu des gens qui avaient un petit talent pour tout ; lui excelle en tout ! Je l’envie et je le hais de toute mon âme.

MICHEL TREMBLAY
 

PRESSE


Un livre d’entretiens fascinant. Avec des propos qui nous éclairent davantage sur l’avenir qu’ils ne s’attardent sur le passé.

— Luc Boulanger, La Presse


Un incontournable!

— Katerine Verebely, Samedi et rien d’autre / Radio-Canada


Rentrer dans la tête du grand Sire Cyr. Que d’intelligence et de sensibilité. Et quelle humilité! Suis ébloui.

— Simon Boulerice


J’ai aimé le ton qu’André Ducharme a créé pour faire discuter René Richard Cyr. Ce livre là c’est très inspirant. […] Une très belle lecture!

— Patricia Powers, Bon pied, bonne heure! / Radio-Canada


En fin de compte, ce document nous apparaît autant comme un précis de théâtre qu’une ode à cette pratique qui n’a pas son pareil pour faire vivre de grandes émotions. Une fois le livre déposé, on a juste une envie: retourner au théâtre pour revivre cette expérience humaine unique.

— Claude Deschênes, Avenues.ca


Au fil des entretiens, nous découvrons qu’il partage les mêmes valeurs que notre équipe, plaisir, passion, partage, éducation et ouverture d’esprit. Toujours comédien, mais également célébré pour son travail de metteur en scène, René Richard Cyr a orchestré un faisceau de spectacles de variétés, du théâtre musical, des opéras et plus de 75 pièces de théâtre, dont 40 créations. Malgré les satellites, le théâtre reste son axe principal, son art suprême.

— André Maccabée, Cité Boomers


Une des 14 biographies à dévorer cet automne.

— Karine Paradis, Mitsou Magazine


En remontant la carrière exceptionnelle de ce comédien/metteur en scène, c’est 40 ans de l’histoire culturelle du Québec qui s’étale page après page. Écrit sous forme d’entretiens, la plume de Ducharme nous rappelle la formidable polyvalence de René Richard Cyr. Il a mis son talent au service tant de Céline Dion, Joe Bocan ou Michel Tremblay. Il a magnifié autant le théâtre, la télévision ou les variétés. On découvre ou redécouvre, un homme simple, drôle, direct, mais surtout un artiste extraordinaire.

— Claude Saucier


On appréciera plus que tout, la transparence de cet artiste qui dit tout ce qui lui passe par la tête sans filtre, ce qui est très rare dans ce Québec frileux qui craint toujours de faire des vagues.

— Culturehebdo.com


Dans cette suite d’entretiens à bâtons rompus ponctuée de témoignages amicaux, René Richard Cyr, qui a découvert sa vocation à 12 ans en regardant En pièces détachéesaux Beaux dimanches, livre avec générosité ses réflexions sur sa vie, sa carrière et son métier sans mettre de gants blancs lorsque vient le temps de critiquer le milieu artistique.

— Manon Dumais, Le Devoir


René Richard Cyr offre aux amoureux de culture une incursion absolument fascinante dans le monde de la mise en scène et du jeu.

— Samuel Larochelle, Fugues


Quel parcours fascinant que celui de René Richard Cyr ! Avec son air d’éternel gamin, on oublie qu’il a plusieurs décennies d’expérience derrière la cravate. Mais vieillir ne signifie pas s’encroûter pour cet homme qui reste résolument près des jeunes, toujours en mouvement, toujours prêt à embarquer dans un nouveau projet et à sortir de sa zone de confort. Une vie inspirante qui, heureusement, est loin d’être terminée.

— Nathalie Collard, La Presse


Le titre d’André Ducharme, publié chez Leméac Éditeur, vaut le détour, ne serait-ce parce qu’il met en lumière un métier méconnu du public par la voix de René Richard Cyr, celui de metteur en scène, et parce qu’on y traite de création et de théâtre, ce qui est de moins en moins sous les feux des projecteurs aujourd’hui…

— David Bigonnesse, La Bible Urbaine


Pour parler du travail en amont d’un spectacle, André Ducharme a eu la bonne idée de s’entretenir avec l’infatigable René Richard Cyr. Cela donne un livre passionnant.

— Louise Vigeant, JEU


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ANDRÉ DUCHARME

Longtemps journaliste culturel, André Ducharme a écrit des textes radiophoniques, des pièces de théâtre, un pamphlet sur les casse-culs, un portrait de Diane Dufresne et un conte urbain de Noël. Il a publié deux romans chez Leméac : L’homme en morceaux (2003) et La tête sur la table (2017).

Photo : Mario Davignon.

Entretiens / Prix indicatif : 29,95 $

304 pages environ / 14 x 21,6 cm / ISBN : 978-2-7609-9472-0

En librairie le 30 septembre 2020

Également disponible au format numérique - ePub