Dans ce conte prodigieux se croisent, depuis des temps immémoriaux jusqu’aujourd’hui, des centaines de personnages, d’un continent à l’autre, sautant les siècles, les millénaires et les cultures, pour participer d’une histoire qui les dépasse, mais qu’ils ont pourtant tous marqué à leur manière. Un poète japonais du xiie siècle. Un prix Nobel allemand au début du xxe. Une babouchka au creux de l’hiver sibérien. Damien, hanté par les soupirs, mots et rires des ombres qui occupent son logement. Catherine et Éric qui font l’amour à s’en user les paumes. Puis ce garçon aux yeux tristes, à la table d’un café de la rue Saint-Denis, dans les années 1970, qui regarde mourir l’amour de sa vie, un demi-dieu.
Qu’ont-ils en commun ? Tous habitent une même histoire plus grande que l’amour et la vie : celle de l’humanité, depuis sa création par les dieux anciens, jusqu’à ce jour où elle semble bien proche de se perdre, faute de croire en ses rêves ; tous sont les témoins d’un monde au bord du gouffre qui ne sait même plus nommer ses cauchemars les plus profonds.
Les rats là-dedans ?
Les rats, ils attendent leur tour. Et ils prient.