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Arbre de l’oubli brosse le portrait d’une famille américaine aisée, privilégiée, éduquée... puis, élargissant le tableau peu à peu, nous montre les fils inattendus qui relient cette famille aux pages les plus sombres de l’Histoire moderne. En dessinant un chemin tortueux à travers l’émancipation pas toujours réussie de trois personnages complexes, le roman aurait pu prendre les tonalités d’un parcours initiatique. Mais il s’agit, une fois le tableau appréhendé dans sa globalité, d’un grand roman d’Histoire vivante tant il convoque les enjeux essentiels d’aujourd’hui : racisme, religion et laïcité, procréation pour autrui, violence, misère et colère, féminisme et représentation. Un livre aussi puissant que Lignes de faille.

 

ARBRE DE L’OUBLI PAR NANCY HUSTON :

L’INTRIGUE DU ROMAN

 

ARBRE DE L’OUBLI PAR NANCY HUSTON :

LE PROCESSUS D’ÉCRITURE

 

ARBRE DE L’OUBLI PAR NANCY HUSTON :

LECTURE D’UN EXTRAIT

 

 EXTRAIT

À la rentrée 1994, Shayna, alors que tu n’as pas tout à fait deux ans et demi, tes parents t’inscrivent à l’école Sainte-Hilda-et-Saint-Hugues sur la 114e ouest.
Vu que Lili Rose est désormais titularisée au City College et qu’elle reste en général à Harlem de huit à dix-huit heures, c’est Joel qui t’amène à l’école. Vous faites toujours le trajet à pied (sauf vraiment les pires jours de l’hiver, où dès le coin d’Amsterdam un vent glacial vient vous frapper, vous renverser presque, auquel cas vous prenez un taxi). Oh, ces promenades avec ton papa, Shayna ! ces promenades avec ton papa ! Tu marches tou- jours à sa gauche car Joel est devenu un peu dur d’oreille côté droit. Ta petite main lovée au creux de la grosse patte velue paternelle (avec, à l’annu- laire, une alliance en or que tu aimes caresser), tu es totalement en sécurité et aux anges. Joel est père de la tête aux pieds. Son but est de faire de chaque instant de ta vie une occasion d’apprendre.
Suspendue à ses lèvres, tu comprends vite le sens des mots raccourci, ramoyenni et rallongi. Le rac- courci, quand vous êtes en retard, consiste à couper en diagonale à travers le campus de Columbia ; ça ne vous prend qu’un quart d’heure. Le ramoyenni, trajet de vingt à vingt-deux minutes en forme de L, consiste à longer (ou à traverser, s’il fait beau) le parc Morningside. Le rallongi, de loin ton pré- féré, prend une grande demi-heure : il implique de suivre la 120e Rue jusqu’à Riverside puis de longer le parc au bord du fleuve – courant, soufflant, riant, vous émerveillant des arbres en fleurs ou des piles de feuilles dorées ou des monceaux de neige fraîche.
Tout en marchant, vous papotez. Tu mitrailles ton père de questions et il connaît toujours les réponses. Quand il rit à une de tes blagues c’est comme si tu mordais dans une tranche de pain grillé recouverte de miel et de beurre fondu.
De jeunes babysitters compétents, garçons ou filles, viennent te chercher, te ramènent à la maison et s’occupent de tout jusqu’à ce que, sur le coup de dix-sept heures trente, le pas du professeur Rabenstein résonne dans le corridor. Alors, souriants, ils ouvrent la porte et te voient jaillir tel un boulet de canon, courir le long du corridor et te jeter dans les bras de ton papa. Et celui-ci de te soulever, de te faire tour- noyer dans l’air, de t’écraser contre sa poitrine.
Le bonheur n’a pas d’autre définition.
 

PRESSE


On retrouve la puissance des mots, le regard aiguisé et l’intelligence ironique avec délectation – un peu comme si on retrouvait une amie de longue date, en fait. Mais une amie qui ne fait pas de quartier, et qui réussit à traduire l’époque pour le meilleur et pour le pire : Nancy Huston n’a rien perdu de sa capacité de comprendre le monde et les autres, et c’est certainement une de ses plus grandes qualités.

★★★½

— Josée Lapointe, La Presse


[Un] roman percutant d’actualité. […] Histoire d’origines, de quête identitaire, de mémoire ancestrale et de transmission, cette imposante fiction rejoint aussi les grandes questions au coeur des sujets chauds des dernières années.

— Claudia Larochelle, ELLE Québec


[Nancy Huston] témoigne de l’expérience de l’immigration et du traumatisme de l’Holocauste, réfléchit aux questions de filiation, de maternité (« Je refuse d’être réduite à mon utérus ! »), de religion, de laïcité, de féminisme, d’agression sexuelle et de maladie mentale. Certes, le programme peut paraître lourd, pourtant, l’autrice y insuffle subtilement un peu de légèreté, voire de l’humour. « Le reste de sa vie, Joel associera l’Holocauste aux toasts brûlés et aux mèches rebelles. »

★★★★

— Manon Dumais, Le Devoir


[Nancy Huston] m’a vraiment conquis avec Arbre de l’oubli! […] Elle a capté l’essence de notre époque en 306 pages.

— Kevin Sweet, Radio-Canada / Le téléjournal


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PRESSE EUROPÉENNE


Avec cette œuvre tentaculaire, l’écrivaine fait le portrait d’une humanité touchante, dont la beauté réside dans le doute permanent qui l’anime et dans son infatigable quête de sens.

— Léonard Desbrières, LIRE / Le Magazine Littéraire


Dans ce livre infiniment riche et fort en tourments, l’amour est la seule accalmie et Nancy Huston sait les mots somptueux pour le dire. Splendide.

— Olivia de Lamberterie, ELLE (France)


Un sacré roman.

— Frédéric Taddéi, Europe 1 / C’est arrivé cette semaine


Aussi puissant que Lignes de faille. […] Un livre en prise avec la violence de l’époque, le féminisme, les genres, le racisme. C’est un livre très très beau.

— Olivia de Lamberterie, France Inter / Le Masque et la plume


Arbre de l'oubli retrace les pages les plus sombres de l'Histoire tout en abordant les enjeux essentiels de notre société contemporaine.

— Silvia Garcia, TV5 Monde / Le 64’


Tout ce qui nous préoccupe aujourd’hui est dans ce livre. […] Un livre d’une grande modernité. […] Un livre plein de bruit et de fureur.

— Olivia de Lamberterie, France 2 / Télématin


Chaque personnage d'Arbre de l'oubli est l'incarnation d'un bout de l'histoire du monde. Nancy Huston donne la libre parole à tous, au risque de choquer, de polémiquer, pour dessiner des hommes et femmes tourmentés. Ils doivent apprendre à faire avec ce qu'ils sont pour se comprendre eux-mêmes puis ils doivent apprendre à se défaire de ce qu'ils sont pour comprendre les autres. […] Nancy Huston explore ici les séismes idéologiques. Elle écoute les vies intérieures et restitue les bruits du monde.

— Marie Laure Delorme, Le Point


Une grande romancière. […] Il faut se précipiter en librairie pour acheter et lire Arbre de l’oubli.

— Renaud Dely, ARTE


Arbre de l’oubli jongle avec les époques, embrasse l’histoire d’un siècle, traite du racisme, du féminisme, de la maternité. Il en fallait de la virtuosité pour réussir un tel roman.

— Pascale Frey, C Cultura (Suisse)


Arbre de l'oubli est un roman virtuose qui convoque les grands enjeux de notre temps.

— RTBF (Belgique)


On se demandait comment, en se choisissant une héroïne née par GPA dans le ventre d'une Afro-Américaine de Baltimore dont les ovocytes ont été fécondés par les spermatozoïdes d'un anthropologue juif venu du Bronx marié avec une wasp infertile du New Hampshire, comment, donc, Nancy Huston allait échapper à la bien-pensance archétypale du roman identitaire. Son livre gifle notre question. L'écrivaine ne cherche pas, surtout pas, à échapper à la LPC (la ­Littérature Politiquement ­Correcte) ; au contraire elle l'embrasse pleine bouche pour mieux sonder les cœurs, les reins et les âmes. Et cette plongée dans les profondeurs est d'une telle virtuosité qu'elle vainc nos résistances. […] Entre les lames des drames qui définissent ces personnages et leurs ascendants, la lumière perce. Les lumières. On tourne les pages comme on manierait un kaléidoscope. Nancy Huston nous entraîne bien au-delà du noir et blanc qui hante le livre. Elle entrecroise les lieux et les âges, entrechoque les générations.

— Anna Cabana, Le Journal du Dimanche


Une écriture virtuose.

— Radio France internationale


Les fidèles de Nancy Huston retrouveront dans ce roman la force de Lignes de faille (Femina 2006): un savant équilibre entre action et réflexion, humour et souffrance, empathie et ironie. Comme l’écrit l’autrice: "un cours intensif en vraie vie".

— Geneviève Bridel, RTS (Radio Télévision Suisse)


Pour ce portrait de femme, Nancy Huston développe une écriture magnifique et riche. […] Dans ce roman solidement construit, des phrases bien senties connectent cette œuvre littéraire à la réalité brutale à laquelle ont été confrontés les esclaves noirs, comme infligé aux minorités aujourd’hui aux États-Unis. C’est une réussite.

— Claude Maine, Ouest-France


Nancy Huston, entraînant dans son sillage de lumineuses interconnexions humaines, compose un roman virtuose et généreux.

— Laurent Coviaux, France Bleu


C’est un événement en librairie à travers toute la francophonie, le nouveau roman de Nancy Huston explore une nouvelle fois les travers et les moments clefs de notre société à travers le siècle.

— Emmanuel Kherad, France Inter / La librairie francophone


Nancy Huston signe un livre choral d’une grande virtuosité.

— Anne Michelet, Version Femina


La beauté de la langue transporte et la construction magistrale nous guide dans cette histoire bouleversante sans jamais nous perdre.

— Françoise Feuillet, Avantages


Nancy Huston livre un superbe roman choral, explorant avec virtuosité des vies intérieures en résonance avec les fracas du monde.

— Télé Loisirs


Porté par trois voix le nouveau livre de Nancy Huston s'intéresse à toutes les questions de notre temps : le féminisme, la maternité, la transmission, l'identité et la création, et grâce à une écriture virtuose emporte les lectrices et lecteurs dans un tourbillon d'émotions.

— Catherine Fruchon-Toussaint, RFI / Littérature sans frontières


Nancy Huston fait une histoire qui interroge et dans laquelle elle s’engage en mots simples, avec détermination et une impétuosité qui sont chez elle une constante et le gage de son attention aux dérives, aux rêves ou aux aberrations du monde.

— Monique Verdussen, Arts Libre / supplément culturel de La Libre Belgique


Dense et poignant.

— Suzanne canessa, Zibeline


Un magnifique livre! […] Une narration très inventive. […] Le retour de Nancy Huston.

— Christophe, M’ Lire / L’autre radio


Un roman à l’architecture impeccable, […] qui honore la littérature avec virtuosité.

— Serge Bressan, La grande parade


Le talent de conteuse de Nancy Huston est peut-être en soi plus intéressant que le propos de fond anti-raciste. Car, en nous faisant découvrir tous ces personnages, en menant la danse de l’un à l’autre pour dévoiler ce qui les relie et que les personnages eux-mêmes ne voient pas, on a une vision : celle d’une commune humanité, déchirée par des cloisons identitaires qui menacent de devenir des murs infranchissables.

— Yaël Pachet, En attendant Nadeau (France)


 Une écriture pleine de suspens et des portraits de mères formidables de vérité.

— Isabelle Potel, Madame Figaro


Un roman bouleversant sur la quête des origines.

Annick Cojean, Le Monde


Avec une virtuosité à la hauteur de son ambition, l’écrivaine embrasse les offenses du passé et leurs stigmates au présent pour les incarner dans des femmes et des hommes aussi attachants que complexes.

— Corinne Renou-Nativel, La Croix


On trouve dans ses livres des enfants, des mères, des femmes, le passé surgit, l’exil, la terre, la sensualité, les questions fusent autour de l’abandon, l’avortement, l’identité, tout ce qui fait de nous des hommes et des femmes complexes, abimés mais vivants.

— Vincent Josse, France Inter Le grand atelier


Arbre de l'oubli de Nancy Huston en sélection pour le Prix du Livre France Bleu-PAGE des Libraires 2021


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NANCY HUSTON

Née à Calgary en 1953, Nancy Huston vit à Paris depuis une quarantaine d’années. Parmi une cinquantaine d’ouvrages, des fiction romanesques et des essais sur la condition féminine, son roman Lignes de faille a mérité en 2006 le prestigieux prix Femina.

Photo : Guy Oberson.

Coédition Actes Sud / Roman / Prix indicatif : 34,95 $

240 pages environ / 11,5 × 21,7 CM / ISBN : 978-2-7609-1331-8

En librairie le 14 avril 2021