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Jeunes, moins jeunes ou bien installées dans la vieillesse, les femmes dépeintes par Claudia Larochelle marchent en talons sur un fil de fer tendu au-dessus de l’abîme. Travaillées au ventre par le désir ou la solitude, par l’absence ou la promesse de maternité, par l’abandon et par le temps ravageur que des couches infinies de fard ne peuvent contrer, elles offrent au monde le visage de la passion et du désespoir combinés, la tension sous la beauté, et le carnage sous le visage peint.

 Ces femmes sont champs de bataillle.

 Édition augmentée de trois nouvelles.

 

“ J’ai toujours cru qu’il fallait rester fidèle à son passé, coûte que coûte, s’élever en s’appuyant sur les fondations avec ses souvenirs dans la besace pour devenir une meilleure version de soi-même. ”

 Claudia Larochelle

(Extrait de la préface 2021)

 
 
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 EXTRAIT

Dans ce bar, je connais la moitié des gens, mais je ne veux pas leur parler. Je ne veux même pas leur sourire, je veux juste rester seule dans la fumée et la pénombre. Je suis une chrysalide dans son cocon. Même mes vêtements me serrent le corps, m’emprisonnent, empêchent ma chair trop blanche d’entrer dans les regards curieux. Je ne désire plus rien montrer. J’ai été trop bonne déjà.

Des nuits durant, j’ai laissé des hommes voir mon corps. Comme une armée de pilleurs, ils ont avancé sur mes seins, mes fesses, mes hanches, mes yeux fermés. J’ai ravalé souvent mes larmes. Tellement d’autres liquides aussi. Le goût du sel est entré en moi au même rythme que leur sève. Ils n’ont même pas su mon prénom, ils ne connaissent pas mon signe astrologique, ne sauront jamais que je survis, que je faisais l’amour pour reprendre mon souffle.
Un homme s’assoit devant moi. Je ne sais pas encore s’il me plaît. Il s’excite déjà à l’idée de sentir la moiteur de mon sexe dans sa bouche. Mes yeux demeurent lointains, drapés d’une mélancolie, d’un effacement temporaire. Je suis en attente de réparation. Le guérisseur se trouve devant moi, mais je l’ignore. Les monstres courent les rues avec des masques de gars mignons.
L’homme en face de moi a l’air d’un félin. Ses yeux. Bridés noirs, ornés de cils si longs que je me demande s’il ne leur a pas appliqué du mascara. Je l’appellerai Félix le chat pour rire un peu. Quand je lui avouerai ce surnom, il me dira que je ne suis pas la première. Je ne suis jamais la première.
 

PRESSE


Le féminisme, l’image corporelle, les relations toxiques, les dénonciations: ces thèmes qu’elle a abordés à l’époque sont dans l’air du temps aujourd’hui.

— Sabin Desmeules, Le Journal de Montréal


Réédition très réussie de nouvelles de Claudia Larochelle. C’est fin, intelligent, féminin, sensuel, vaporeux comme un parfum d’été.  J’ai tout aimé de ces courtes histoires complexes et captivantes. Et tant le titre que la jolie couverture me plaisent.

— Josée Blanchette


Quel magnifique recueil de nouvelles! […] Une plume concise et poétique.

— cette_fille_qui_lit / Instagram


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CLAUDIA LAROCHELLE

Claudia Larochelle est autrice et journaliste spécialisée en culture et société. Elle a animé pendant plus de six saisons l’émission LIRE à ARTV et on peut entendre ses chroniques sur ICI Radio-Canada télé et radio, notamment à l’émission Plus on est de fous plus on lit sur ICI Première. Elle signe régulièrement des textes dans Les Libraires, Avenues.ca et Elle Québec et termine en ce moment une formation en écriture télé à l’École nationale de l’humour ainsi qu’un roman écrit entre ses piges. Elle est maman de deux jeunes enfants. Elle a publié des albums et des récits depuis Les bonnes filles plantent des fleurs au printemps, son premier recueil.

Photo : Andréanne Gauthier.

Recueil de nouvelles / Collection « Nomades » / Prix indicatif : 7,95 $

112 pages environ / 10,8 x 17,7 cm / ISBN : 978-2-7609-3690-4

En librairie le 7 avril 2021

Également disponible au format numérique - ePub