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La vie intérieure de Camille est aussi rocambolesque que sa vie extérieure est commune. Fillette de banlieue sans histoire, elle s’en raconte beaucoup et semble même y croire un peu. Pour un temps, ses amies partagent son imagination débordante, mais arrive l’adolescence et toutes, sauf Camille, passent à autre chose. La mort, qui était déjà une obsession, devient alors une idée fixe et Camille, croyant la sienne proche, crée un journal où elle envisage les différentes manières de mourir, façon pour elle de conjurer le sort.

Ce roman, le troisième de Kiev Renaud, tient tout entier dans la langue, allègre, colorée, pétillante, vraie. On s’éprend de cette fillette qui cherche par tous les moyens à se rendre visible et intéressante, mais qu’un physique commun, un milieu sans histoire, une famille désespérément normale empêchent de sortir du lot.

 

PRÉSENTATION DE PRATIQUE D’INCENDIE PAR KIEV RENAUD

 

 EXTRAIT

« La nouvelle survient par la poste juste avant la rentrée, dans une lettre du destin m’étant spécifiquement adressée : au retour des vacances, les élèves du quartier ne prendront pas l’autobus jaune, mais l’autobus de ville. Je m’étais préparée à tout sauf à ça.
Pour moi, l’autobus de ville est un véhicule de perdition qui entraîne ses passagers tout droit au centre-ville, où traînent les seringues et les kidnappeurs, où résonnent les sirènes et s’allument les incendies. Je l’emprunte une fois avec mon père pour me pratiquer et ne peux m’empêcher de m’imaginer manquer mon arrêt et me retrouver dans une ruelle sombre, sans aucun repère, seule au monde, avec un simple reste de sandwich dans mon sac, à la merci du premier inconnu qui m’offrirait des bonbons.
Mon père n’est pas impressionné outre mesure par ma démonstration : il est fort peu probable selon lui que je me rende si loin étant donné que je n’ai qu’un kilomètre à parcourir, sur une rue sans bifurcation, et que je connais très bien le chemin jusqu’à l’école. Si je me rends compte que je me suis trompée de ligne, je n’ai qu’à rester calme, descendre de l’autobus, traverser la rue et prendre la direction inverse. Je ne crois pas, tout d’abord, que de telles paroles viennent d’être prononcées : traverser la rue ? Toute seule ? Mon père, plus agacé qu’inquiet, me répond alors une phrase dont je me souviendrai toute ma vie : « Mais oui, Camille, tu es grande, tu n’as plus dix ans ! »
Ce serait à moi de décider, il me semble, si « je n’ai plus dix ans ». Si même mon père ne me protège plus, que va-t-il advenir de moi ? L’an dernier, avoir onze ans faisait partie prenante de mon identité et j’en étais encore à apprivoiser mon nouvel âge depuis mon anniversaire que, déjà, les treize ans maudits m’attendaient l’été suivant. Je ne peux pas imaginer que j’aurai un jour seize ans, dix-huit, pire : quarante. C’est l’âge de mes parents, c’est grave. »
 

PRESSE


Cinq ans après la parution de Je n’ai jamais embrassé Laure, Kiev Renaud propose un nouveau roman tendre, puissant et incarné. […] Traduire la vision d’une enfant avec autant de délicatesse et de vérité est, en soi, un tour de force.

— Karine Tremblay, La Tribune


Ce troisième roman de Kiev Renaud met en scène une narratrice tout à fait charmante : rafraîchissante, drôle, pleine d’esprit et lumineuse malgré son obsession de la mort.

— Les Libraires


Les courtes lectures c’est oui! [Kiev Renaud] nous propose un livre d’environ 120 pages. Dans notre routine de la semaine ça s’incorpore tellement bien! […] J’ai vraiment aimé.

— Valérie Ambeault, Par ici l’info / Radio-Canada


Kiev Renaud parvient à nous transmettre une voix franche, légère, qui sait nous murmurer à l’oreille cette époque sur le point d’être révolue. Une voix tout en fraîcheur, mais déjà mature, qui constate qu’elle aussi va faner. Que rien ne dure toujours.

— La Griffonneuse


Troisième roman de la Sherbrookoise Kiev Renaud (Princesses en culottes courtesJe n’ai jamais embrassé Laure), Pratique d’incendie s’avère une joyeuse plongée aux accents tragicomiques dans la psyché d’une enfant sensible, lucide, d’une imagination débordante, lointaine cousine de Bérénice (L’avalée des avalés de Ducharme) et de Clémentine (L’arrache-cœur de Vian).

★★★

— Manon Dumais, Le Devoir


À découvrir!

— Épilogue / Magazine littéraire de CKIA FM


Fiction empreinte d'une profonde observation du monde parfois désenchanté de l'enfance. Suffisamment investie dans cette période indéfinissable, l'écrivaine, Kiev Renaud, a dépeint, pour notre grand plaisir, les élucubrations d'une petite fille moderne, aux prises avec la flamme vibrante de grandir hors de son souterrain qu'a si bien su remonter une certaine Alice...

★★★1/2

— Dominique Blondeau, Ma page littéraire


J’ai été renversée par sa voix, son souffle, sa langue!

— Claudia Larochelle, Plus on est de fous plus on lit / Radio-Canada


En créant une atmosphère mêlant menace et banalité portée par une narratrice inquiète, Renaud fait du roman une pratique d’incendie au sens de pratique d’écriture. Vif, incandescent, le texte n’a rien du feu de paille, et ses braises rougeoient longtemps une fois le livre refermé.

— Laurence Perron, Lettres Québécoises 


Comme j’ai aimé retrouver Kiev Renaud et sa si belle plume, tout en simplicité! Dans Pratique d’incendie, on entre dans le quotidien de Camille, une jeune fille de 12 ans qui, pour contrer sa peur de la mort, prédit dans son journal toutes les façons possibles de mourir, en passant par la noyade, la maladie et la vieillesse. Les univers enfantins déployés dans cette courte plaquette débordent d’imagination, de vivacité. Il est facile de s’identifier à la narratrice et à ses questionnements sur le corps, la honte, le besoin de se démarquer, qu’elle nous livre avec sensibilité et lucidité. Un très beau moment de lecture!  

— Caroline Gauvin-Dubé / Librairie Boutique Vénus, Les Libraires


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KIEV RENAUD

Sherbrookoise d’origine, Kiev Renaud habite aujourd’hui à Montréal, où elle a terminé un doctorat à l’Université McGill et travaille désormais dans le milieu de l’édition. Pratique d’incendie est son troisième roman, après Je n’ai jamais embrassé Laure (Leméac) en 2016.

Photo : Audrée Wilhelmy.

Roman / Prix indicatif : 13,95 $

112 pages environ / 10,8 x 17,7 cm / 978-2-7609-4852-5

En librairie le 31 mars 2021

Également disponible au format numérique - ePub