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PRIX SAINT-PACÔME DU MEILLEUR ROMAN POLICIER 2022

Dans un village aux confins de la forêt boréale où elle est venue se réfugier, Brigit tente de fuir un passé marqué par la violence. Mais le malheur semble la poursuivre même au sein de cette petite communauté repliée sur ses méfaits. Dans un ravin à la frontière de ses terres, elle fait la découverte du cadavre d’une jeune fille récemment portée disparue. Un inspecteur de la capitale est chargé de cette affaire de plus en plus complexe. Brigit, tiraillée entre l’exigence de taire ses secrets et son implication dans l’enquête, voit ressurgir ses hantises et les événements tragiques de son ancienne vie.

Ce drame nordique, on le suit en alternance avec celui de Dana qui, à l’autre bout du monde, dans des camps de migrants surpeuplés, est à la fois témoin et victime de multiples massacres. Qu’ont en commun ces deux héroïnes aux prises avec la barbarie de notre siècle ?

Polar ? Thriller ? Roman psychologique ? Dans ce quatrième roman, l’auteure brouille à dessein les frontières des genres. Avec son style précis, sa langue élégante et belle, Anna Raymonde Gazaille aborde les thèmes universels de l’identité, de la vengeance et du destin, nous invitant à retirer nos œillères et à tenter d’embrasser d’un regard la condition humaine.

 

Je veux dire toute ma reconnaissance et mon grand plaisir d’avoir pu associer mes mots avec les images de mon amie Martine Michaud, grande voyageuse et photographe.

Anna Raymonde Gazaille

Photos : Martine Michaud.

 

ENTREVUE AVEC ANNA RAYMONDE GAZAILLE :

LES COULISSES DE SECRETS BORÉALS

 
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VOUS AVEZ ÉCRIT UNE SÉRIE, TROIS POLARS, OÙ FIGURE UNE ÉQUIPE SOUS LA DIRECTION DE L’INSPECTEUR PAUL MOREL. COMMENT, SECRETS BORÉALS EST-IL DIFFÉRENT DE CES DERNIERS ?

Dès le départ, j’ai souhaité sortir de la structure habituelle du roman policier. Mes livres précédents ont exigé d’importantes recherches. Pour Déni entre autres, cela a été un vrai parcours du combattant, car j’abordais un univers que je ne connaissais pas et je tenais à ce que tout soit plausible et corresponde à une certaine réalité. Les crimes d’honneur ou meurtres d’honneur ont fait l’objet d’une large documentation et de nombreuses analyses sociologiques. J’y ai puisé beaucoup d’information, mais j’ai ensuite cédé à mon intuition et j’ai laissé le récit se bâtir de lui-même.

Pour Secrets boréals, je suis allée encore plus loin dans l’abandon. C’est ainsi que je nomme cette étrange possession qui vous submerge et où seuls vous guident les mots. 

 
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COMMENT QUALIFIERIEZ-VOUS SECRETS BORÉALS ?

Je dirais que c’est un roman métissé, car il traverse les genres du polar, du thriller et du roman introspectif. Il parle de filiation, de non-dit, de mutation. Il raconte le poids des secrets et ce qu’il faut de désespoir et d’acharnement pour affronter la quête des identités bafouées.

J’ai voulu construire mon texte comme un conte, une histoire plantée dans une terre inhospitalière, rude, et à la beauté sauvage, celles de nos forêts boréales. J’ai intentionnellement refusé de situer le récit dans un lieu exact ou même de lui inventer un nom. Je n’ai pas souhaité l’implanter dans une région précise, mais plutôt l’enraciner dans la vastitude de nos territoires nordiques. La géographie est floue ainsi que les époques. Je n'ai fait que préserver la cohérence de la narration. J’ai pris à bras le corps ma liberté d’auteure et me suis écartée de la littérature qui calque le documentaire, où le réel doit être scruté et libellé. Selon moi, un roman, ce n’est pas de la téléréalité.

« Secrets boréals » c’est la démarche intime d’une femme qui survit grâce aux mensonges, à la fuite et cherche sa vérité. C’est une héroïne contemporaine aux prises avec la férocité de notre époque qui n’a rien à envier aux intolérances du passé. 

 

 EXTRAIT

La vieille maison de la famille Borduas a sûrement connu des années de réjouissances. Ses murs qui craquent sous les assauts du vent possèdent leur propre vie. Ils sont imprégnés des rires lointains des enfants, des murmures chuchotés dans les chambres dans le déclin du soir. Cette demeure est bien trop vaste pour elle seule. C’est ce qu’elle s’est répété en la visitant. En parcourant les étages, elle a tenté de se persuader que ce serait folie d’acheter ce domaine de près d’un kilomètre carré. Mais la percée sur le lac, le miroitement des eaux, cette lumière se reflétant sur les fenêtres de la large façade lui ont donné envie de s’asseoir dans la grande véranda grillagée. La berceuse en osier grince sous son poids quand elle s’y installe pour admirer le jeu des roses et des mauves du ciel avant que ne tombe la brunante. Peu importe le temps qu’il fait au-dehors, elle s’y attarde pour suivre le vol des geais bleus et le ballet des chauves-souris. Pendant quelques minutes, elle arrive à faire taire toutes pensées, le chaos dans son esprit dompté par les bruissements nocturnes. Se laisser pénétrer par la beauté du couchant lui offre un répit. Elle ose parfois se dire que la guérison est proche. Peut-être aura-t-elle droit à cette mutation. Elle rêve souvent que sa peau tombe en charpie, une mue dont elle émerge, neuve, le corps allégé de toutes cicatrices. Une renaissance. Délivrée du fracas, des pensées tumultueuses, des cris sans voix et des ombres.
 

PRESSE


Après trois polars de procédure policière tout à fait remarquables, Anna Raymonde Gazaille revient avec un roman dans lequel elle « brouille à dessein les frontières des genres ». Le récit met en scène deux héroïnes aux prises avec la barbarie de notre siècle.

— Norbert Spehner


Servi par une langue élégante (notamment dans les descriptions souvent poétiques des paysages sauvages du Nord québécois), ce récit envoûtant, empreint de mystère, riche en secrets innommables, est une des belles réussites polar de cette année.

— Norbert Spehner


Secrets Boréals est le quatrième polar d’Anna Raymonde Gazaille, une des meilleures auteures de polars du Québec et une de ses stylistes les plus accomplies.

— Norbert Spehner, Alibis


Même si on connaît l’élégance de l’écriture d’Anna Raymonde Gazaille (lire TracesDéni et Jours de hainechez le même éditeur), on est toujours surpris par la densité des intrigues qu’elle tisse et par la profondeur de ses personnages féminins. Son nouvel opus, Secrets boréals, ne fait certainement pas exception. […] Un livre dense et riche.

★★★ ​1/2

— Michel Bélair, Le Devoir


Très bon polar psychologique d’une autrice québécoise qui gagne à être lue!

— prof_qui_lit / Instagram


Quatrième roman de l’écrivaine Anna Raymonde Gazaille, récipiendaire du prix Saint-Pacôme du roman policier 2022, Secrets boréals scelle le destin de deux femmes que le courage pousse à affronter ce qu’elles ont longtemps fui.

— Collections

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ANNA RAYMONDE GAZAILLE

Les polars de mœurs d’Anna Raymonde Gazaille s’inspirent de l’actualité et se veulent un reflet de notre XXIe siècle. La série débute avec Traces (2013), se poursuit avec Déni (2014) – qui lui vaut d’être l’une des deux finalistes au Prix Saint-Pacôme du roman policier 2015. Jours de haine, le troisième volet des enquêtes de l’inspecteur Paul Morel, paraît en 2017. Anna Raymonde Gazaille est aussi l’auteure de Guerrière, une nouvelle parue dans le recueil Crimes à la bibliothèque (Druide, 2015). Secrets boréals a reçu le Prix Saint-Pacôme du meilleur roman policier 2022.

Photo : Martine Michaud.

Roman / Prix indicatif : 28,95 $

296 pages environ / 14 x 21,6 cm / ISBN : 978-2-7609-4848-8

En librairie le 21 avril 2021

Également disponible au format numérique - ePub