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Dix ans après les événements d’À une minute près, Nicolas et Florence ne sont plus les mignons enfants ayant participé à la pièce de théâtre estivale montée par Marianne dans son village de Lanaudière, mais des ados à un tournant majeur de leur vie.

Mis à la porte par sa mère alcoolique, Nicolas est devenu une sorte de cascadeur suivi par ses fans sur les réseaux sociaux et qui retient de plus en plus l’attention de sponsors. Casse-cou, il se sait néanmoins protégé par la Fonction, cette caractéristique apparue chez les humains après la Deuxième Guerre mondiale qui leur permet d’effacer la minute qui vient de passer. S’il est en danger de mort ou de blessure grave, il n’aura qu’à appuyer son pouce entre ses deux yeux et hop ! il sera de nouveau sain et sauf.

De son côté, Florence se questionne de plus en plus sur cette fameuse Fonction. Si celle-ci permet d’éviter des catastrophes, elle empêche surtout les gens, aux yeux de la jeune fille, de vivre pleinement sans toujours être sur le qui-vive afin d’utiliser leur Fonction au moment opportun. Florence, qui a découvert qu’elle faisait partie de la communauté des « détecteuses », ces rares femmes capables de deviner qui a encore ou non sa Fonction, incite ses amis à s’en débarrasser.

 

PRÉSENTATION DE TROIS MINUTES DE PLUS PAR ANDRÉ MAROIS

 

QUESTIONS & RÉPONSES

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Pourquoi ce roman?

J’avais d’abord écrit et publié une nouvelle intitulée Pomme Z, dans laquelle j’inventais ce monde où la Fonction existe — un monde où l’on peut effacer une minute de sa vie, mais une seule fois dans sa vie.

Je suis ensuite parti de ce court texte pour écrire un roman noir pour adultes : La Fonction.

Une professeure de littérature au collégial m’a plus tard suggéré d’écrire un roman pour adolescents qui reprendrait le système de la Fonction. J’ai donc imaginé À une minute près, publié chez Leméac jeunesse. Je n’avais pas prévu de suite, mais mon éditrice, Linda Amyot, m’a lancé l’idée de retrouver les deux enfants du roman, Florence et Nicolas, dix ans plus tard.

C’est ainsi qu’est né Trois minutes de plus. Ça m’a permis d’aller plus loin dans la réflexion sur les choix qu’on peut prendre ou regretter. Les deux personnages ont des visions très différentes de l’existence et leurs rapports avec cette Fonction sont opposés.

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Pourquoi écrire pour les adolescents?

J’ai commencé à écrire des romans pour adultes, puis pour les plus jeunes en prenant mes enfants comme inspiration. Quand mes filles et mon fils sont devenus adolescents, l’âge de mes protagonistes a suivi. Aujourd’hui, mes enfants sont adultes, mais je continue dans cette veine, car travailler pour les ados permet beaucoup de choses. C’est une période fabuleuse, où l’on découvre, expérimente, aime, se passionne et se trompe. Dans cette écriture, il ne faut rien s’interdire, mais se garder quand même une petite gêne sur certains traitements de sujets.

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Comment vous est venu le titre?

Après À une minute près, je souhaitais conserver l’idée de la minute fatidique. L’histoire singulière de Nicolas s’est imposée pour le titre. En fait, j’ai hésité entre Trois minutes de plus ou Trois minutes de moins.

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Y aura-t'il un troisième volume aux aventures de Nicolas et Florence?

Ce n’est pas prévu, mais pourquoi pas ? Les révélations de la fin du roman ouvrent une porte qui pourrait permettre d’explorer une troisième voie. On verra… 

 

 EXTRAIT

En nous observant, j’ai compris que nous vivions sous perfusion.

Tous ceux et celles qui avaient reconnu avoir utilisé leur Fonction semblaient soulagés. Ils riaient plus que les autres et plus sincèrement.

Je n’ai pas de problème avec le mensonge. On peut bien inventer ce qui nous plait pour expliquer ce qu’on a gommé dans notre parcours de vie. J’ai même aidé Nico à se forger une histoire crédible avec sa Fonction. On peut aussi garder ça pour soi, ne jamais raconter ce qui a disparu durant ces 60 secondes fatidiques. Nous vivons libres et en démocratie, disait ma grand-mère.

Non, ce que je n’aime pas, c’est la période qui précède : quand on a encore la possibilité de changer un instant. Ça nous ôte toute spontanéité. Ça nous rend trop attentifs, sur nos gardes. On a peur de manquer l’occasion qui se présentera forcément un jour. Il y a tant de témoignages héroïques qui circulent dans les familles et les médias.

C’est un leurre. On passe notre temps à ne pas profiter de l’existence formidable qui nous est offerte. (…)

En grandissant, je suis devenue encore plus sensible aux mille détails qui trahissent les gens. Je ne revendique aucun pouvoir magique, mais je sais si quelqu’un a toujours sa Fonction ou pas. Je ne peux jamais le prouver, bien sûr, et je ne cherche pas à le faire, mais je ne pense me tromper que dans un très faible pourcentage de cas. Je ne sais pas encore quoi penser de cette étiquette de détecteuse, comme on appelle ces femmes qui prétendent posséder ce don et qui en font une profession — s’enrichissant sur le dos des inquiets, des totos et des agences de recrutement. Je n’ai pas envie qu’on me traite de sorcière — qu’on me représente en robe longue et noire, pieds nus avec un pendentif ésotérique autour du cou. Mais je suis malgré tout différente et je l’assume de plus en plus.

Cela pourrait s’arrêter là, à cette intuition toute personnelle, mais non.

Parce que celles et ceux qui ont encore leur Fonction m’incommodent. Je les perçois trop vigilants, en permanence. Jamais à plein dans le moment présent, toujours sur le qui-vive. Ce qui devrait les soulager leur met de la pression.

À l’opposé, ceux qui ont utilisé leur Fonction se comportent plus sincèrement. Comme cela devait se passer avant que cette foutue possibilité ne surgisse dans notre boite à outils.

La Fonction a bouleversé les arts : la littérature, le cinéma, le théâtre, la chanson, la danse. Elle a perverti les sports. Elle a donné naissance à des générations de menteurs, de voleurs, de tueurs, de violeurs. On peut maintenant expérimenter les pires fantasmes bestiaux avec l’assurance que personne n’en saura jamais rien.
 

PRESSE


Renouant avec l’univers de la fonction, André Marois propose une intrigue actuelle qui se bâtit autour de deux personnages ayant des visions opposées, ce qui lui donne l’occasion d’aborder la portée philosophique de cette minute supplémentaire. […] J’étais donc ravie de voir que ce deuxième tome a été écrit autour de Nicolas et Florence. Les adultes sont toujours là (tout comme d’autres personnages du premier livre, chouettes à retrouver) et ont un impact sur leur vie, mais c’est vraiment les deux adolescents et leurs questionnements qui sont mis en lumière. Alors qu’À une minute près s’intéressait aussi plus au secret de l’utilisation de sa fonction (ou pas) et des conséquences, Trois minutes de plus aborde les répercussions de la fonction au jour le jour. […] Très crédible et ancré dans l’ère moderne.

★★★

— Sophielit.ca


Ce sont des thèmes très profonds qui sont présentés dans un format très court (un mince 130 pages), parfait pour cet ado qui-n’aime-pas-ça-lire. Je l’ai dévoré!

— Virginie Lessard Brière/ Les Libraires


Les Libraires craquent

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ANDRÉ MAROIS

Avec Trois minutes de plus, André Marois propose un nouveau roman de science-fiction axé sur de grandes questions psychologiques, sociales et philosophiques : l’isolement, les défaillances de parents inaptes, le pouvoir des réseaux sociaux, la soif de défis extrêmes, la responsabilité, la témérité et le courage d’assumer pleinement sa vie.

Depuis 1999, André Marois a publié plus d’une quarantaine d’albums pour enfants, de recueils de nouvelles et de romans noirs, policiers et de science-fiction pour les adultes et les adolescents. Sa précédente parution chez Leméac, À une minute près, est finaliste au Prix jeunesse des univers parallèles.

Photo : Julia Marois.

Collection « LJ » / Prix indicatif : 11,95 $

144 pages environ / 10,8 x 17,7 cm / ISBN : 978-2-7609-4250-9

En librairie le 24 février 2021

Également disponible au format numérique - ePub