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Au bout d’un chemin de débardage laissé à l’abandon, quelque part entre les rivières Mistassini et Ouasiemsca – aussi bien dire au creux du monde –, Rozie vit seul avec ses chiens. Le lieu lui convient très bien. La solitude aussi. Mais son travail, beaucoup moins. Il doit fabriquer dans son laboratoire clandestin des amphétamines pour le compte d’une bande de trafiquants. Il voudrait bien passer à autre chose. Mais son passé le rattrape. Et il risque de tout perdre.  

 Après Debout sur la carlingue, Julien Gravelle plonge avec un bonheur évident dans le polar. Même langue foisonnante, même nature grandiose et parfois écrasante, mais au service, cette fois, d’une intrigue haletante à l’humour grinçant. 

 

PRÉSENTATION DU ROMAN LES COWBOYS SONT FATIGUÉS PAR SÉBASTIEN GAGNON, AUTEUR LAURÉAT DE L’ÉDITION 2019 DU PRIX DE LA BONANTE

C'est rendu dur de monter à l'Écocentre de Dolbeau et de pas penser aux poqués fatigués qui peuplent ce roman. Avant, dans ma tête je fredonnais Un beau grand slow de Desjardins dès que je pognais le chemin de la dompe. Astheure je repense à Jean-Guy.  Même affaire quand j'emprunte un certain rang de Girardville. Je suis là à me demander, dans un bruit de muffler percé, quelle baraque louche serait susceptible d'abriter le labo clandestin de Rozie. Il y a une couple de bicoques qui feraient l'affaire. 

Je me souviens d'avoir lu le Nitassinan de Julien et de m'être dit: encore un Français qui vient nous apprendre notre histoire. Et ensuite qu'il le fallait bien, vu que y'a personne d'autre qui s'en occupe. Il aura également fallu attendre ce damné Gravelle pour lire un vrai bon noir d'icitte. Un regard extérieur peut-être, qui pointe sa lumière sur ce qu'on a de moins chic dans le boutte, genre le centre d'achat sur le boulevard Wallberg. Ça risque de choquer certaines sensibilités d'esprit de clocher, mais ça donne un sapristi de bon petit livre. Il a quand même un nom de famille destiné à nous emmener dans les chemins de fond de rang, le Julien. 

On a l'habitude de dire, avec mon frère, que quand on pogne la gravelle, on laisse les problèmes dans la poussière en arrière. Mais c'est le contraire qui arrive quand on emprunte ce Gravelle là, on s'en va drette dans le trouble ! Les personnages de fiction qui sont nés dans ma cervelle de Jeannois ont trouvé un bel endroit dans Fond-du-Lac pour aller prendre leur retraite. Allez y voir, c'est rouillé comme une carcasse de char abandonnée dans le bois et ça brasse comme quand on croise une van de bois chargée.

Sébastien Gagnon

Photo avec l’aimable autorisation de Julien Gravelle.

Photo avec l’aimable autorisation de Julien Gravelle.

EXTRAIT

La nuit était tombée, une nuit noire mitée d’étoiles scintillantes, comme des coquerelles aux dos argentés. J’étais dehors parce que les chiens aboyaient si fort dans leur chenil que je les avais entendus depuis le fond de mon trou. J’avais monté l’échelle à toute vitesse et soulevé la trappe pour regarder dehors. Je jette toujours un coup d’œil avant de sortir, histoire qu’il n’y ait pas un comité d’accueil caché quelque part. Le système de vidéosurveillance que je me suis patenté me permet de voir qui vient sur le chemin, mais tout autour de ma propriété, c’est le bois. Un bois sombre et sans fond quand tombe la nuit, et qui avale les ombres qui passent.
J’étais là, à épier le dehors à travers la porte entrouverte de la remise, avec dans ma main droite mon meilleur ami – un fusil à canon scié que je laisse toujours à l’entrée du tunnel. Tout était calme, une nuit sans lune de novembre. Je devinais à peine le toit de ma maison de l’autre côté du vieux pin qui trône au milieu de la cour. Un léger vent venu du dehors portait jusqu’à moi des paillettes de glace qui venaient se coller aux carreaux de mes lunettes et à ma barbe, ce qui n’était pas franchement agréable, mais pour le reste, tout me semblait normal. À part bien sûr mes maudits chiens qui aboyaient comme des perdus dans leur enclos. J’allais me mettre à gueuler à mon tour, quand j’ai vu passer devant moi deux yeux brûlants comme des poêles à bois et qui se déplaçaient à toute allure dans la cour endormie.
 

PRESSE


Les cowboys sont fatigués fait partie de la sélection « Des livres impossibles à lâcher » de la revue Les Libraires.


Au fil des pages, on fait la rencontre d’une galerie de personnages colorés et mal dégrossis, à la fois pitoyables et touchants, petits criminels de fond de rang prêts à tous les coups bas pour avoir leur heure de gloire. On entre avec plaisir dans ce roman qu’on ne lâche plus, porté par une langue vivace et authentique, empreinte d’oralité, avec son action bien ficelée aux revirements assez surprenants.

★★★½

—Iris Gagnon-Paradis, La Presse


Cette histoire a beau se passer au nord du Lac-Saint-Jean, elle nous est racontée par Julien Gravelle, un Français d’origine, mais Jeannois d’adoption. […] Il ne s’en cache pas, son plus récent ouvrage littéraire sert de prétexte pour parler du milieu régional.

— Guillaume Pétrin, Le Quotidien


Des dialogues savoureux et une solide appropriation du territoire. […] Vraiment, j’ai aimé!

— Julie Larouche, Place publique / Radio-Canada


Un succès sur toute la ligne!

— Cédrick Boulianne, Le Nouvelles Hebdo


Enfin un nouveau Julien Gravelle! Après avoir joué de la nouvelle, de l’essai et gambadé dans notre histoire régionale, Julien arrive avec un chouette petit polar que j’ai lu presque d’un coup! Prenez un très discret résident du haut du Lac-Saint-Jean, assaisonnez son histoire avec un peu de Breaking Bad, de crime organisé, de chiens de traîneau et un vieux pick-up et vous obtenez Les cowboys sont fatigués! Venu du vieux continent, Julien manie notre joual de façon magistrale, ce qui nous fait oublier vite fait ses origines (bien que son personnage partage les mêmes!). Un livre qui doit apparaître sur votre pile de lectures estivales (oui, oui!).

— Shannon Desbiens, Les Libraires


Une langue foisonnante, au ton juste, une écriture agile adaptée au style rugueux du roman noir, à la langue joualisante des protagonistes et du narrateur, mais aussi à la poésie des paysages. D’origine française, solidement intégré dans la région, l’auteur a su éviter les pièges des sottises vargassiennes (les initiés comprendront l’allusion) pour que tout cela sonne juste, authentique. Bref, un roman assez bref, mais qu’on ne lâche pas une fois happé par la prose vivace et l’humour grinçant de son sympathique cowboy fatigué ! 

Note 4/5

— Norbert Spehner


L'écrivain démontre encore une fois, peu importe la direction qu’il prend, son amour pour les lieux isolés, la flore et la faune, la vie sans contraintes dans la forêt quand on peut se laisser aller au plaisir d’être et de respirer, de voir et de surprendre la beauté autour de soi. Une manière de faire ressentir le pays dans son corps, sa langue, son souffle, d’en faire une partie de soi et de décrire les gens marqués par ces espaces sauvages. C’est ce regard du romancier qui m’a retenu au-delà des rebondissements et des meurtres. Un thriller qui vous happe. Vous ne lâchez qu’à la toute fin, comme quand je plongeais et nageais le plus longtemps possible dans mon enfance. C’est encore une fois l’occasion de constater tout le talent de cet écrivain discret. 

— Yvon Paré, blog Littérature du Québec


Après un recueil de nouvelles qui avait récolté de très bonnes critiques, Julien Gravelle flirte avec le polar dans l’excellent roman Les cowboys sont fatigués. Il maîtrise à la perfection cette ambiance de fond de rang, dans le nord du Lac-Saint-Jean, où tout le monde connaît tout le monde, ou presque, mais où beaucoup ont des secrets bien enfouis. Il y a ce fond d’ambiance à la Breaking Bad, étant donné que Rozie, notre protagoniste, fabrique dans son laboratoire clandestin des amphétamines. Pourtant, un changement de direction lui fera prendre un tout nouveau virage. Bref, le langage, le rythme, le décor, tout est ajusté au mot près pour vous faire vivre cette aventure palpitante. 

— Shannon Desbiens / Les Bouquinistes, Les Libraires


Les cowboys sont fatigués fait partie de la sélection de mai « Les Libraires conseillent ».


Les libraires craquent

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AVIS DE LIBRAIRE


Mon sang de Bleuet est tout échauffé. Le plus beau roman québécois paru depuis le début de l'année (by far) se passe drette à l'endroit d'où je viens. Je suis même un peu jaloux de l'auteur qui connaît mieux que moi mon coin de pays.

La langue est vivante, nerveuse, inquiète. Elle donne à voir et à entendre comme si on y était.

Le passage à l'écrit des tournures de phrases locales au français soutenu est parfaitement naturel.

Les frontières du roman noir sont franchies, exactement comme chez Larry Brown, pas mal le dessus du panier dans le genre.

Julien Gravelle est notre Larry Brown.

— Donald Servais, Librairie Morency (Québec)


L’excellent nouveau titre de Julien Gravelle aux éditions Leméac Éditeur. Un polar épicé avec un peu de Breaking Bad, un brin de Westerns, un soupçon de motards dans un bol de grand nord et au joual piquant! Je l’ai dégusté cette fin de semaine. C’est à lire! 

— Shannon Desbiens, Librairie Les Bouquinistes (Chicoutimi)


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JULIEN GRAVELLE

Les cowboys sont fatigués est le deuxième livre de Julien Gravelle à paraître chez Leméac. Il est aussi l’auteur de Musher et Nitassinan, parus en France aux Éditions Wildproject.

Photo : Poz Photographie.

Roman / Prix indicatif : 22,95 $

192 pages environ / 14 x 21,6 cm / ISBN : 978-2-7609-4849-5

En librairie le 7 avril 2021

Également disponible au format numérique - ePub