ENTREVUE
(Donnée par Elsa Guyot pour le programme de doctorat interuniversitaire en histoire de l'art)
EN QUOI VOS ÉTUDES D’HISTOIRE DE L’ART VOUS SERVENT-ELLES DANS VOTRE MÉTIER ACTUEL ET QU’EST-CE QUI A ÉTÉ POUR VOUS L’ASPECT LE PLUS PRÉCIEUX DE VOTRE PARCOURS DOCTORAL ?
L’expérience du doctorat m’a permis de développer mon goût pour l’écriture et pour la transmission des connaissances. J’ai acquis une expertise dans les domaines de la communication, de la conservation et de la médiation. Sur un plan plus large, mes études universitaires m’ont amenée à développer un esprit critique : le travail de recherche et d’écriture demande de déconstruire des savoirs, de remettre en question des discours dominants et de croiser les sources. Entreprendre et terminer une thèse, c’est également devenir maître dans la gestion de projet (gérer son temps, son budget, ses priorités) et c’est un atout important pour la vie professionnelle.
L’aspect le plus précieux de mon parcours est sans doute l’approche transdisciplinaire que la cotutelle France-Québec m’a permis d’explorer. Cela m’a donné la possibilité de faire se croiser différents points de vue issus de deux cultures universitaires. À Montréal, les séminaires doctoraux ont été extrêmement riches et stimulants : j’ai eu la chance d’y rencontrer des personnes dynamiques et intelligentes, qu’il s’agisse de mes collègues de doctorat ou des professeur.e.s en charge du programme de doctorat interuniversitaire en histoire de l’art. Tous les séminaires que j’ai suivis ont, d’une manière ou d’une autre, enrichi ma thèse.
QUELS CONSEILS DONNERIEZ-VOUS À QUELQU’UN QUI S’APPRÊTE À ENTREPRENDRE DES ÉTUDES DOCTORALES EN HISTOIRE DE L’ART ?
J’en donnerais trois.
Ayez de l’audace. N’hésitez pas à écrire et à aller à la rencontre des chercheur.e.s qui vous inspirent et dont les idées vous passionnent : par exemple, des conservatrices et conservateurs de musées, des philosophes, des critiques d’art ou encore des professeur.e.s de votre réseau et en dehors. Frappez aux portes, quand elles s’ouvrent c’est toujours une richesse supplémentaire pour vous et pour votre sujet.
Choisissez une directrice ou un directeur de recherche en qui vous avez confiance et avec qui vous avez des affinités humaines et intellectuelles. J’ai eu l’opportunité d’être encadrée par deux professeures qui ont cru en mon projet et qui m’ont donné la possibilité de l’emmener le plus loin possible. Le chemin de la thèse est si long et si demandant sur bien des plans, qu’il est essentiel de prendre le temps de bien choisir la personne qui sera à même de vous accompagner dans votre recherche, de vous orienter, de débattre avec vous, de vous relire et de vous conseiller.
Enfin, ne perdez pas trop de temps à vous demander si vous êtes légitimes ou non : vous êtes légitimes. Vous êtes à votre place.
EXTRAIT
PRESSE
J’invite les lecteurs à faire comme moi, à dévorer ce livre. C’est une enquête érudite, tout à fait passionnante et instructive.
— Marie-Andrée Lamontagne, Parking Nomade / Radio VM
L’essayiste qui est historienne de l’art spécialisée dans la muséologie et l’art médiéval est partie à la trace de tout ce qui s’est fait comme expositions sur le Moyen-Âge dans nos différents musées. Un travail de moine est le qualificatif le plus approprié.
— Culturehebdo.com
Dans une formule courte et accrocheuse, cet essai présente un bilan de recherche efficace sur la relation culturelle et patrimoniale du Québec à l’histoire médiévale européenne.
— Roxanne Mallet, Revue générale d’histoire de l’art RACAR
L’époque du Moyen Âge, « à la fois admirée, dénigrée et réinventée », a eu plusieurs vies… Elle fut entre autres revivifiée au XIXe siècle en Europe. Mais elle a eu aussi une fonction en Amérique du Nord, en particulier dans la société québécoise du XXe siècle. C’est ce que nous démontre l’historienne de l’art Elsa Guyot dans son passionnant essai intitulé Rejouer l’histoire. Ce livre, qui se lit comme un roman, regorge d’informations à propos de l’intérêt du Québec pour cette ère [... et] explique aussi comment les expositions sur l’art médiéval ont joué un rôle social et même politique.
— Nicolas Mavrikakis, Le Devoir
Dans cet ouvrage issu de sa thèse de doctorat, l’historienne de l’art Elsa Guyot démontre que même si le territoire du Québec n’a pas existé en tant que tel au Moyen Âge, celui-ci est bien présent dans nos musées. Loin de faire une liste monotone des expositions et des objets médiévaux au Québec, elle révèle comment une exposition est un lieu de discours qui présente le Moyen Âge et comment il est influencé par des contextes et des enjeux contemporains.
— Philippe Boulanger, Revue d’histoire de l’Amérique française
Partant du constat de la richesse des œuvres dans les collections privées, Elsa Guyot cherche à comprendre la réception de l’art médiéval tant par les institutions muséales que par la société plus largement. (...) Rédigé à la première personne et ponctué de réflexions comme d’anecdotes de l’autrice, le texte est en phase avec une tendance récente de l’histoire dans laquelle les chercheurs et chercheuses sont aussi « acteurs et sujets ».
— Jenny Brun, Bulletin d'histoire politique
Essai / Collection « Domaine Histoire » / Prix indicatif : 21,95 $
176 pages environ / 14 x 21,6 cm / ISBN : 978-2-7609-0613-6
En librairie le 24 mars 2021
Également disponible au format numérique - ePub