Cet ouvrage interroge la place et la fonction des humanités dans la pensée critique d’aujourd’hui. En s’intéressant aux expériences d’une dizaine de chercheuses et chercheurs en histoire, en littérature, en philosophie et en histoire de l’art, le livre explore des trajectoires personnelles et tente de comprendre comment notre rapport à la Cité est étroitement lié aux savoirs, aux hésitations, aux ruptures et aux émancipations qui se sont bousculés aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles.

Chaque contributeur et contributrice raconte son propre parcours intellectuel et, à l’occasion de cet essai d’égo-histoire, réfléchit aux raisons familiales, professionnelles et citoyennes qui l’ont fait choisir une discipline, un siècle, et un enjeu politique, social ou culturel comme objet d’études.

 PRÉSENTATION

L’idée de ce collectif est venue de Pascal Bastien, professeur d’histoire à l’Université du Québec à Montréal, qui en assure la direction. Y participent une dizaine de professeur·es, qui se situent à différents stades de leur carrière, mais dont le cœur des recherches porte sur la première modernité, de la Renaissance à l’âge des révolutions.

Avec des textes de Marc André Bernier (littérature, Université du Québec à Trois-Rivières), Bernard Beugnot (littérature, Université de Montréal), Josiane Boulad-Ayoub (philosophie, Université du Québec à Montréal), Frédéric Charbonneau (littérature, Université McGill), Ersy Contogouris (histoire de l’art, Université de Montréal), Peggy Davis (histoire de l’art, Université du Québec à Montréal), Benjamin Deruelle (histoire, Université du Québec à Montréal), Marie-Laure Girou-Swiderski (littérature, Université d’Ottawa), Philip Knee (philosophie, Université Laval), Claude La Charité (littérature, Université du Québec à Rimouski), Sylvie Perrier (histoire, Université d’Ottawa).


EXTRAIT

Considérer l’époque moderne avec nostalgie est une erreur. Prétendre en revanche qu’on ne peut rien en apprendre est d’une grande arrogance. Les horreurs du XXe siècle, la destruction écologique par une économie triomphante et les inégalités toujours aussi vives que devaient pourtant combattre les démocraties libérales ont été nourries par la modernité. Pourtant, c’est aussi elle qui a conçu l’idée qu’une société avait le devoir de se réinventer. « Une génération ne peut assujettir à ses lois les générations futures », diront les révolutionnaires en 1793. Mieux : une génération devrait toujours se donner pour mission de préparer la suivante à ne pas lui ressembler.
La modernité d’aujourd’hui porte donc un sens dont la « première modernité » des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles fut le laboratoire. Dans le langage courant, on plaisantera en se disant « moderne » parce qu’on vient d’acquérir le dernier outil technologique sur le marché. Mais si on y prête vraiment attention, la modernité, toujours, est le seuil sur lequel le futur s’affiche.
— Notre première modernité

Essai collectif / Prix indicatif : 24,95 $

208 pages environ / 14 x 21,6 cm / 978-2-7609-0614-3

En librairie le 12 octobre 2022

Également disponible au format numérique - ePub