Marie-Odile, une Montréalaise, est à Ouagadougou pour participer à un colloque international sur l’agriculture urbaine. Alors que son tour de parole approche, elle cherche à échapper à l’émotion qu’elle ressent depuis la veille devant d’anciennes douleurs qui ont refait surface. Ça y est, elle va parler – mais la porte de la salle s’ouvre violemment, et un jeune homme armé fait irruption dans la pièce...

Marie-Odile et Ali sont les seuls personnages présents sur scène, flanqués d’une narratrice qui suit chacune de leurs pensées intimes. Au Burkina Faso, les enfants accueillent les étrangers en scandant le mot « nassara » – le Blanc, la Blanche – et en courant pour leur donner la main. Ces cris festifs et ces contacts furtifs sont à la source de la pièce, qui, comme souvent chez Carole Fréchette, entremêle chagrins privés et chocs du monde en une écriture fine, nerveuse, d’une intelligence aiguë et d’une sensibilité de tous les instants.

 

 PRÉSENTATION

Écrite à la suite d’un séjour de l’autrice à Ouagadougou, Nassara est un projet conjoint des Récréâtrales, festival panafricain qui se tient tous les deux ans, et du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, sur les planches duquel elle sera jouée à l’automne 2021, dans une mise en scène de Sophie Cadieux.

 
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EXTRAIT

« Tu penses aux cris des enfants.

Je pense à mon porte-documents, tout à coup. Je le vois, posé sur le comptoir de la bou-tique où je me suis arrêtée pour demander mon chemin tout à l’heure. Je l’ai laissé là. Avec mon guide, les feuilles du colloque, toutes mes notes. Je compte : une, deux, trois, quatre personnes avant mon tour de parole. La femme en boubou, l’agronome français, l’agriculteur bio belge, l’éleveur de porcs du Togo. Madame Ouanga dit : « Je m’appelle Simone Ouanga. Je suis d’ici. J’ai fondé il y a huit ans une coopérative… »

Tu penses aux enfants qui tournaient autour de toi. T’entends leurs cris joyeux.

Je pense à ce que je vais dire. Je m’appelle Marie-Odile Desnoyers. J’ai fondé il y a vingt ans, à Montréal, une entreprise qui s’appelle Terre à terre. »
 

PRESSE


Magnifique Nassara, pièce de Carole Fréchette, qui m'habite encore, plus d'une semaine après la représentation. Dans une mise en scène sensible et lumineuse de Sophie Cadieux, le texte de Carole nous rappelle en filagramme son aussi troublant Collier d'Hélène.

— Michel Marc Bouchard


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CAROLE FRÉCHETTE

D’abord formée comme comédienne à l’École nationale de théâtre du Canada, puis membre du collectif du Théâtre des Cuisines jusqu’au tournant des années 1980, Carole Fréchette a écrit une vingtaine de pièces, traduites en plus de vingt langues et jouées sur les cinq continents. Elles lui ont valu de nombreuses distinctions, ici et ailleurs : Prix littéraire du Gouverneur Général du Canada, prix Sony-Labou-Tansi, Prix de la Francophonie, prix Siminovitch (la plus importante récompense en théâtre au pays). Cette œuvre fervente, qui comprend également des romans jeunesse, est l’une des plus diffusées du théâtre francophone contemporain.

Photo : Claude Dolbec.

Pièce de théâtre / Collection « Théâtre Leméac » / Prix indicatif : 11,95 $

64 pages environ / 15 x 20,5 cm / 978-2-7609-1334-9

En librairie le 8 septembre 2021

Également disponible au format numérique - ePub