Assia s’accroche à la poésie et à une petite poupée, talisman de son enfance et gardienne de sa raison, pour surnager dans le chaos. Son amoureux, Akram, travaille pour les casques blancs, parcourant Alep ravagée, s’efforçant de repousser ses pensées kamikazes, de compter les survivants plutôt que les morts. Lili, sa mère d’origine québécoise, démantèle les albums photos et s’exerce à laisser derrière toute possession matérielle. Eshan, son jeune frère, cesse de parler, de manger, de grandir.

Alors que les attaques s’intensifient, certains se résignent à prendre la fuite. Mais leur longue cavale pour quitter la Syrie et rejoindre le Québec à partir de l’Europe, franchir les frontières fermées et la mer déferlante s’avérera aussi insupportable, aussi désespérée que le quotidien bombardé qu’ils tentent de quitter. Où qu’il se pose, l’oiseau-présage, l’oiseau-trompeur, l’oiseau-grenade menace de tout faire exploser…

 PRÉSENTATION

Porté par des voix ardentes, au souffle à la fois puissant et intime, ce roman fait résonner jusqu’à nous les battements de la guerre et de l’exode. 


EXTRAIT

Une bombe a emporté l’autre côté de ma rue ce matin, dans une chaleur lourde. Une famille a été tuée, sauf le fils aîné, Hakim, qui pleurait en s’arrachant les cheveux. Les casques blancs sont arrivés pour retirer les corps des débris. Mon père, qui n’était pas de garde aujourd’hui, était déjà auprès des victimes. Il a ramené Hakim chez nous. Après, il est parti avec les casques blancs dans un camion-ambulance pour transporter les blessés à l’hôpital universitaire.
Nous aurions pu partir au début du conflit. Le Canada avait mis en place des mesures d’évacuation pour les citoyens canadiens et leur famille coincés en Syrie, mais papa voulait rester. « Si tous les médecins s’en vont, Assia, qui s’occupera des survivants ? Qui soignera les enfants blessés ? » Il avait essayé l’année suivante de nous faire partir sans lui, mais les choses avaient empiré et le bureau des visas avait fermé ses portes.
— L'oiseau-grenade, Anne Guilbault

PRESSE

Le roman, empreint de sensibilité et d’humanisme, a bien-sûr été écrit plusieurs mois avant le début de la guerre. L’autrice a effectué des recherches pour planter l’histoire fictive dans un contexte réel sans se douter de ce qui allait se produire. « C’est très troublant de constater le parallèle de mon histoire avec les frasques en Ukraine », 
confie-t-elle.

— Mona Lechasseur, Métro - Québec Hebdo

En écrivant L’oiseau-grenade, un roman sur la guerre, Anne Guilbault présageait bien que ses mots coïncideraient avec l’actualité internationale et les conflits qui sévissent partout dans le monde. [...] Au-delà la situation politique, l’autrice s’est surtout inspirée des témoignages de migrants syriens. Elle a ainsi collecté des récits touchants qui lui ont permis de plonger au cœur de ses personnages. [...] Anne Guilbault le rappelle : malgré la violence et la cruauté, L’oiseau-grenade est tout de même porteur d’espoir. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Assia s’accroche à la poésie, cet art qui lui permet de se divertir, mais qui l’aide surtout à survivre.

— Léa Harvey, Le Soleil

Assia, magnifique personnage, se distingue par sa détermination à ne pas sombrer. Pour ce faire, elle s’accroche à la poésie, notamment celles du Québécois Roland Giguère et de la Syrienne Maram al-Masri, qui tire « une montagne de tristesse avec ma main droite / une montagne d’espoir avec ma main gauche ».

L’écriture d’Anne Guilbault a aussi cette approche, toute en images et en délicatesse. On a le cœur serré quand elle évoque un petit voisin mort, le mariage précipité d’Assia et Akram, le stress de la fuite, l’attente dans les camps de réfugiés, puis l’inquiétude pour la famille restée là-bas quand on est soi-même arrivé à bon port. La guerre déchire de tant de façons.

— Josée Boileau, Journal de Montréal et Québec


ANNE GUILBAULT

Anne Guilbault est l’auteure de plusieurs romans et nouvelles publiés au Québec et en Belgique, dont Joies (XYZ, 2009 ; BQ, 2015), qui lui a valu d’être finaliste au Prix littéraire des collégiens, et Les métamorphoses (XYZ, 2015), salué par la critique. 

Photo : Chantale Gingras.

Roman / Prix indicatif : 21,95 $

176 pages environ / 14 x 21,6 cm / 978-2-7609-4892-1

En librairie le 23 février 2022

Également disponible au format numérique - ePub