PRÉSENTATION DU LIVRE
LES CHEMINS DE LÉO
« Quand j’écris, je raconte
de manière indirecte,
comme je peins
de manière indirecte. »
Les décès rapprochés de Léo Rosshandler, ce printemps, et de son épouse Andrée Tessier, il y a quelques jours, n’ont rien de fortuit. Les amants s’étaient donné rendez-vous ailleurs, dans l’alliance supérieure des vivants et des morts.
Tous deux étaient bien connus et appréciés de la communauté des arts de Montréal ; leur départ nous attriste certes, même si nous les savons maintenant ensemble pour toujours. C’étaient des amis au sens noble du terme : accueillants, attentifs, généreux, le cœur sur la main. Ils nous manquent, nous manqueront, mais leur souvenir demeure, demeurera. Intact fervent lumineux.
En 2009, les Éditions du Silence avaient publié un premier recueil des fables de l’ami Léo, intitulé Via Vitae. Une production toute artisanale, un tirage limité, signé et numéroté, joyeusement lancé à la résidence du consul d’Allemagne à Montréal. L’aventure d’écrire lui avait tellement plu que d’autres textes avaient suivi, au fil des ans ; ceux-ci constituent l’essentiel du recueil que nous publions cet automne sous le titre Les chemins de la vie, en écho direct à Via Vitae. Les fables, voilà bien le genre privilégié de Léo : un espace narratif et métaphorique hors du temps, où sa plume vive et caustique, ironique et tendre, évoluait en toute liberté. Comme dans Via Vitae, les textes sont livrés en français et dans cet allemand rocailleux, souvent fantaisiste, volontiers archaïque, qui faisait râler ses traducteurs-réviseurs Marie-Elisabeth Morf et Louis Bouchard.
Ces « chemins de la vie », ce sont ceux que Léo a empruntés pour lui-même et pour d’autres. Né en Hollande, il a grandi en Allemagne et en Belgique. Les aléas de la vie de sa famille l’ont ensuite promené en France, puis à Cuba, au Mexique, à la Nouvelle-Orléans, à New York et enfin à Montréal. Il a été polisseur de diamants, traducteur et reporter pour l’Agence France Presse de Mexico, étudiant en art à Mexico, goûteur et expert en matière de café, peintre muraliste et conservateur pour une importante exposition sur l’art latino-américain, ce qui l’a amené à Montréal en 1968, où il est devenu vice-directeur du Musée des beaux-arts. Il a par la suite développé la collection Lavalin jusqu’à la fin des années 1980.
Passionné des langues, il en aura pratiqué plusieurs : allemand, français, néerlandais, espagnol, anglais, yiddish… Les vingt dernières années de sa vie, il aura poursuivi assidûment son apprentissage du chinois.
Pierre Filion
20 octobre 2020
EXTRAIT
Fables / Prix indicatif : 15,95 $
152 pages environ / 10,8 x 17,7 cm / ISBN : 978-2-7609-4847-1
En librairie le 21 octobre 2020
Également disponible au format numérique - ePub