La saga Mégantic (tome 2)

Pendant des décennies, au XIXe siècle, la langue la plus parlée dans la région du lac Mégantic est le gaélique. Qui sont ces Écossais venus s’établir ici ? En 1841, ils ont été des milliers à être chassés de leur ferme, sur l’île de Lewis, par un seigneur crapuleux. Certains, comme Murdo Morrison, ont volontairement choisi l’exil vers la colonie canadienne. Jeune fougueux obnubilé par le goût du loin, il s’est embarqué avec son meilleur ami à bord d’un navire précaire pour traverser l’Atlantique, prêt à supporter des conditions inhumaines au fond d’une cale dans l’espoir de devenir enfin propriétaire d’une terre à lui.

 PRÉSENTATION

C’est dans un Québec en pleine tourmente que se déroule ce nouveau roman d’aventure où les Écossais gaélophones doivent travailler doublement pour se faire respecter par les anglophones et francophones déjà installés. Forcés de se frayer un chemin à la hache dans la forêt sauvage, accablés par un climat hostile, ils vont payer cher, souvent de leur vie, le droit d’établir une communauté à leur image. Ils n’ont qu’un souci en tête : celui de préserver leur culture et leur langue.

De la rébellion des Patriotes aux invasions féniennes, de la guerre civile américaine à la Confédération canadienne, des injustices sociales aux problèmes d’émigration, le Québec de cette époque est brassé par une série de crises qui n’aident en rien la vie des colons. Murdo Morrison et les siens devront persévérer pour voir se réaliser leur rêve d’une nation juste et équitable, qui leur laissera enfin une place pour exister en paix. Car non seulement ce peuple souffre du mal du pays, mais il est aussi en mal d’un pays.


EXTRAIT

Déjà installé depuis trois ans dans le canton, Donald MacKay n’a jamais regretté sa décision de quitter Lewis après avoir été évincé de son croft. Il vit déjà plus richement que jamais, malgré sa situation encore précaire, et possède, en plus de son traîneau, un cheval, un chariot, une charrette, deux moutons et plusieurs outils précieux. Il ne lui manque qu’une vache et une épouse aussi charmante que Christy MacKenzie, sa cousine. Mais ce n’est qu’une question de temps.
Le mal du pays qu’il a ressenti en arrivant ici s’est évaporé en voyant la communauté des Lews se reconstituer autour de lui, surtout avec la venue des passagers du « Lady Hood » et du « Charles » cet automne. Il peut enfin vivre en gaélique avec des gens qui partagent ses goûts et ses valeurs sans devoir partager leur misère. Son copain Domnhall MacAulay a probablement raison quand il affirme que les Cantons-de-l’Est seront bientôt plus écossais que canadiens.
Pour le moment, il a le plaisir de fréquenter sa cousine plusieurs fois par semaine et surtout les dimanches, pendant la longue route vers Robinson. Sa douce présence compense les remontrances de son père John, auquel il a renoncé à plaire depuis longtemps.
— Le mal du pays, Emmanuel Aquin

PRESSE

Chaque fois qu’il entreprend un projet romanesque, Emmanuel Aquin — reconnaissable par son style baroque, grinçant et hautement imagé — semble investir les moindres recoins de sa pensée, poussant sa réflexion, sa plume, son érudition à leur paroxysme.

— Anne-Frédérique Hébert-Dolbec, Le Devoir


EMMANUEL AQUIN

Romancier, scénariste, illustrateur, graphiste et concepteur de jeux, Emmanuel Aquin a fait une entrée fracassante en littérature avec la trilogie Incarnations - Désincarnations - Réincarnations (1990-1992). Le mal du pays est le deuxième volet d’un vaste projet romanesque aux accents historiques.

Photo : Julie Pellan.

Roman / Prix indicatif : 42,95 $

560 pages environ / 14,5 x 24 cm / 978-2-7609-4930-0

En librairie le 4 octobre 2023

Également disponible au format numérique - ePub