Deux enfants, des jumeaux, fille et garçon. Une mère sans mots, sans défenses, sans moyens, en apparence inapte, mais « adorante ». Un père pourvoyeur, violent, terrifiant. Une maison bancale sur un terrain en sable bordé par un précipice ; un « trou » au fond duquel une usine rejette des vapeurs doucereuses et toxiques.

Voilà le décor qui voit grandir Claire et Raymond, héros fragiles et bouleversants dont la seule chance, dans la vie, est « d’être deux ». Que fait-on quand chaque geste, chaque moment, chaque être peut devenir source de danger ? On joue, comme le font les enfants, par intuition. « On disait qu’on était des oiseaux ! » « On disait qu’on était libres ! » Mais, quand le jeu ne suffit plus à tenir le malheur à distance, tout se met à basculer.

 PRÉSENTATION

Avec une empathie, une sensibilité à fleur de peau, Sylvie Drapeau dote ses personnages des armes puissantes de l’imaginaire. Le jeu de l’oiseau est une ode à l’instinct de survie, à la force de l’amour maternel.

Découvrez ici Sylvie Drapeau qui vous présente son livre en vidéo.


EXTRAIT

Chez nous…
Mon frère et moi, nous faisons toujours une pause après avoir prononcé ces deux mots.
Un silence attentif, une respiration.
Chez nous…
(…) parfois le jeu, c’était que notre père n’existait plus, notre père n’avait jamais existé. Nous l’avions rêvé ou, comme l’ours sur le mur, il était devenu l’ombre de lui-même, une trace de père, un décalque d’homme. Juste avant qu’il ne rentre dans la maison, Raymond me glissait à l’oreille: « Claire! On fait comme s’il était transparent! »
Dans notre chambre la nuit, il allait encore plus loin: « Claire! On disait qu’il était mort! ». Ou alors il se levait carrément et se mettait à écraser les bibittes, frénétiquement, avec le pied de la lampe-clown : « Crève! Crève! Crève! »
— Le jeu de l'oiseau, Sylvie Drapeau

PRESSE

Un roman sculpté dans un roc dur, où chaque mot semble avoir été arraché au silence pesant qui entoure la violence conjugale.

— Stéphanie Morin, La Presse

J’ai été émue profondément par ce court roman.

— Marie-Louise Arsenault, Plus on est de fous, plus on lit!

L'auteure, qui dépeint cette famille avec sensibilité. ne tombe jamais dans le misérabilisme. […] À lire d'un trait!

— Coup de pouce

Après les récits autobiographiques de sa tétralogie Fleuve (Leméac, 2015-2019), Sylvie Drapeau se lance dans la pure fiction avec toute la sensibilité et le sens d’observation qu’on lui connaît. Entre le conte et le roman, Le jeu de l’oiseau rappelle l’univers rude de La fille laide (Quinze, 1950), premier roman d’Yves Thériault, avec son sordide village industriel et la mentalité étroite de ses habitants.

— Manon Dumais, Le Devoir ★★★ 1/2

La dimension poétique est très agréable et illustre très bien la relation que ces enfants ont avec leur mère. [...] Il y a des moments terriblement touchants.

— René Homier-Roy, ICI Première Radio - Culture Club

Le jeu de l’oiseau développe un thème d’une telle misère humaine que le « le jeu de l’oiseau », que la mère et ses enfants ont adopté pour s’élever au-dessus de la violence paternelle, créée une véritable distance, comme un rêve qui les protège tel un instinct de survie plus fort que tout.

— Jean-François Crépeau, Blog Passion Chronique

Je pense que c’est le livre le plus près de ce qu’est la violence faite aux femmes. C’est à la fois brutal mais d’une délicatesse et d’une poésie. 

— Chrystine Brouillet, Salut Bonjour

Il faut lire ce petit roman imprégné d’une grande sensibilité. Le sujet nous bouleverse, mais on ne peut ignorer que cette histoire est peut-être celle vécue par quelqu’un de notre entourage. La violence conjugale n’est jamais acceptable. L’auteure donne la parole à une fillette qui s’échappe de ses tourments en jouant à un jeu imaginaire avec son frère jumeau. Le silence de la mère est lourd, mais nous parle beaucoup. Cette femme camoufle sa souffrance et sa peur tout en adorant ses enfants. Comment s’en sortir quand il n’y a que le pire à venir? Le jeu des jumeaux ne pouvant suffire, il faudra du courage pour affronter la réalité. Un roman nécessaire.

— Lise Chiasson, Librairie Côte-Nord, Revue Les Libraires numéro 130

Sylvie Drapeau parle de son processus d’écriture à Dessine-moi un matin.

— Un dimanche avec Sylvie drapeau


SYLVIE DRAPEAU

Sylvie Drapeau est comédienne. Elle a joué dans de nombreuses productions théâtrales ainsi qu’au cinéma et à la télévision. Fleuve, sa tétralogie (Le fleuve, 2015 ; Le ciel, 2017 ; L’enfer, 2018 ; La terre, 2019), a fait d’elle une écrivaine à part entière.

Photo : Angelo Barsetti.

Roman / Prix indicatif : 17,95 $

120 pages environ / 14 x 21,6 cm / 978-2-7609-4898-3

En librairie le 26 janvier 2022

Également disponible au format numérique - ePub