Dans ce nouvel essai, Thomas O. St-Pierre s’inspire du célèbre conte de Perrault pour cerner la part d’ombre et de mensonge contenue dans toute vie humaine. C’est le cabinet de Barbe-Bleue qui le fascine : il y voit la métaphore de ce lieu secret, enfoui au plus profond de nous-mêmes, où nous cachons ce qui nous fait honte et nous empêche, croyons-nous, d’être aimé.

Avec une étonnante liberté de ton et de manière, l’essayiste relit et réécrit le conte sous nos yeux, le déplie pour en révéler la complexité, dévoile la vérité la plus intime de chaque personnage, pointe ses contradictions et ses insuffisances, comme si c’étaient les siennes. Et en un sens, ce sont bel et bien les siennes : cette vieille histoire lui tend un miroir dans lequel il accepte de se mirer.

 PRÉSENTATION

Faisant le pari de la franchise, l’auteur entrouvre la porte de son cabinet et laisse entrer le lecteur dans son intimité. Il évoque la timidité maladive de sa jeunesse, son besoin de reconnaissance et surtout, son expérience bouleversante de la parentalité, à laquelle rien ne l’avait préparé. « Tout ce que je sais, écrit-il, c’est que personne ne devient parent les mains vides – ou plutôt le cœur vide. »

Magistral exercice de lucidité, Le cabinet de Barbe-Bleue est aussi un livre d’amour, où l’ironie ne se sépare jamais de la bienveillance. Il révèle un écrivain au sommet de son art, capable de formuler des vérités humaines qui ont la force de l’évidence, de marier l’universel et le particulier, de faire jaillir la lumière de l’obscurité.


EXTRAIT

Ce cabinet, c’est l’endroit où nous cachons ce que nous jugeons susceptible d’empêcher les autres de nous aimer. Car nous sommes tous et toutes des Barbe-Bleue. Nous enfermons dans notre cabinet les souvenirs de toutes les saillies d’égoïsme, petites ou immenses ; tous ces moments où nous ne sommes pas arrivés à être la personne que nous voulons être, où nous n’avons pu retenir la méchanceté, la lâcheté, la petitesse que nous regretterons aussitôt. Le cabinet de Barbe-Bleue, c’est le symbole de tout ce que nous n’aimons pas de nous-mêmes.
Je ne veux pas dire que nous portons tous en nous des dizaines de meurtres en puissance (même si la violence dont nous sommes tous capables, au moins en pensée, est souvent troublante). Je parle plutôt de tous ces moments humains, d’une violence variable, qui ponctuent nos journées et, au fil du temps, dessinent les traits de la personne que nous sommes ; ces moments indissociables de nous-mêmes que, à tort ou à raison, on nous a appris à mépriser, sans savoir qu’en le faisant, c’est nous-mêmes qu’on nous apprenait à mépriser.
— Le cabinet de Barbe-Bleue, Thomas O. St-Pierre

PRESSE

Mathieu Bélisle présente la collection « L’inconvénient ».

— Entrevue avec Catherine Richer, Le 15-18

Thomas O. St-Pierre, auteur de quatre romans, est passionné par les contes pour enfants. Entre autres, celui de Charles Perrault, Barbe-Bleue, ce monstre cruel qui tuait ses épouses trop curieuses et les entreposait ensuite dans une chambre secrète et interdite. Il y voit une métaphore de la part d’ombre qui habite tout être humain. « Ce cabinet, c’est l’endroit où nous cachons ce que nous jugeons susceptible d’empêcher les autres de nous aimer. Car nous sommes tous et toutes des Barbe-Bleue », affirme-t-il d’emblée. 

— Jacques Lanctôt, Le Journal de Montréal

Thomas O. St-Pierre en entrevue avec Marie-Andrée Lamontagne.

Parking nomade

L'auteur entrouvre la porte de son cabinet au lectorat en abordant la timidité maladive qui l'habitait jeune, sa vulnérabilité et principalement l'expérience bouleversante de la parentalité.

— Frédérique Saint-Julien, Collections


THOMAS O. ST-PIERRE

Thomas O. St-Pierre est l’auteur de quatre romans, dont La chasse aux autres et Absence d’explosion, et de l’essai Miley Cyrus et les malheureux du siècle.

Photo : Ariane OP.

Essai / Collection « L’inconvénient » / Prix indicatif : 14,95 $

104 pages environ / 12,7 x 16,8 cm / 978-2-7609-9483-6

En librairie le 8 février 2023

Également disponible au format numérique - ePub