PRÉSENTATION
Ce roman à bâtons rompus remet donc en scène ce vieil ex-travesti de soixante-dix-neuf ans alors qu’il reçoit la visite d’un jeune journaliste du magazine Fugues. Yannick, qui en est à sa première interview à vie, s’intéresse en fait à la faune des années 70 et rencontre Hosanna pour mieux connaître « l’époque ». Mais l’interview d’une heure qu’il croyait réaliser avec Claude Lemieux se transforme en un échange qui s’étalera sur une longue semaine, au cours de laquelle son intérêt pour Hosanna se développera bien davantage que celui pour ladite époque qu’il représente. Haut en couleur, fort en gueule, alcoolique chronique, Hosanna lui montrera les coulisses du milieu et de ses guerres intestines, les violences de l’homophobie d’alors, et lui révélera des secrets de la Main connus de lui seul : la vie de misère des « folles », des « travelos », des « beus » – en particulier de son « beu » à lui, Cuirette, en fin de vie. Mais par un habile subterfuge, certaines histoires contées par Hosanna au journaliste, et aussi certaines confidences faites par le journaliste à Hosanna, seront mises en prose et en marge des dialogues échevelés qu’ils auront.
À l’approche du cinquantième anniversaire de la pièce, en 2023, le romancier fait entendre Hosanna dans toute sa splendeur d’écorché vif – Ose, Anna, ose ! –, la « Shéhérazade des pauvres », accablée de solitude et d’autodérision pathétique.
EXTRAIT
PRESSE
On s’attarde beaucoup plus aujourd’hui sur les rôles sexuels, alors qu’à l’époque, ce qui m’intéressait, c’était le déguisement, le strip-tease psychologique et physique en même temps.
— Entrevue avec Chantal Guy, La Presse
Souvent, des gens m’ont demandé ce qui était advenu d’Hosanna. Je ne savais jamais trop quoi répondre, parce que dans la pièce de théâtre, il y avait une vraie conclusion. […] J’avais l’impression que c’était fini. Ces dernières années, j’ai beaucoup parlé de la résilience. J’ai commencé, en parallèle, à réfléchir à l’abdication. Qu’est-ce qui peut transformer quelqu’un de combatif et de drôle en une personne qui a [abandonné]. Qu’est-ce qui l’a cassé ?
— Entrevue avec Paul Arcand, Puisqu’il faut se lever
Un « roman à bâtons rompus » où l’humour, l’amertume et l’émotion forment un cocktail acidulé qu’on savoure à petites gorgées pour prolonger le plaisir de retrouver une vieille connaissance.
— Manon Dumais, Le Devoir
Un grand Tremblay, sans aucun doute, et à cette étape de sa carrière, on peut sincèrement se demander s’il nous a déjà proposé autre chose.
— Benoit Migneault, Fugues
Michel Tremblay sort le personnage fétiche de Hosanna de l’ombre et lui rend hommage magnifiquement dans La Shéhérazade des pauvres.
— Marie-France Bornais, Le Journal de Montréal
Dans cette longue entrevue, Michel Tremblay raconte ses souvenirs de l’écriture de la pièce Hosanna et son inspiration, notamment les spectacles de Guilda, aussi connu sous le nom de Jean Guilda. L’écrivain aborde plusieurs autres sujets, comme ses autres personnages, le sida, les tempêtes qui ont inondé sa maison en Floride et une prochaine pièce.
— Entrevue avec Franco Nuovo, Dessine-moi un matin
Un grand Tremblay, sans aucun doute, et à cette étape de sa carrière, on peut sincèrement se demander s’il nous a déjà proposé autre chose.
— Benoit Migneault, Fugues Magazine
Coédition Leméac / Actes Sud
Roman / Prix indicatif : 18,95 $
160 pages environ / 11,5 x 21,7 cm / 978-2-7609-1338-7
En librairie le 26 octobre 2022
Également disponible au format numérique - ePub