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On connaît Pascale Navarro la féministe, la journaliste, l’auteure d’essais percutants. Mais que sait-on de son passé? Ayant vu le jour en France de parents d’origine espagnole nés au Maroc, immigrée au Québec à l’âge de six ans, elle a grandi dans un terreau riche de traditions et de cultures, d’odeurs et de saveurs.

Dans ce « récit d’enfance et de cuisine » où l’on connaîtra les secrets des gourganes à l’ail, au citron et au cumin, de la kémia et du gâteau à deux œufs, elle rend hommage à sa grande famille dispersée, en invite tous les membres, symboliquement, autour d'une grande table, leur offrant l'un de ces moments qui « transmettent une mémoire ». « C'’est ma façon à moi de recoller les morceaux et d’écrire, en quelque sorte, ma famille. Quand je rassemble, je me rassemble. »

 

PASCALE NAVARRO EN ENTREVUE À LA LIBRAIRIE PAULINES

 
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Merci à toute l’équipe de la Librairie Paulines à Rosemont (Montréal) pour leur accueil chaleureux. Merci également à Marie-Claude Fortin pour son aide.

 

ALBUM PHOTO

Photos : avec l’aimable autorisation de Pascale Navarro.

 

QUESTIONS & RÉPONSES

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Pourquoi ce livre?

J’ai toujours eu un sentiment « passionnel » pour nos repas et réunions de famille. Après le décès de mon père, on dirait que la réflexion sur notre passé a occupé plus de place dans mes pensées. Un jour, j’ai commencé à écrire pour moi, pour m’expliquer ce que ça me faisait, d’évoquer un repas ou une réunion. Pourquoi est-ce si important pour moi, de « rassembler »? Je me suis mise à écrire, à me rappeler, et à mettre des mots sur des choses que j’avais ressenties. Il s’agissait d’historiettes et d’anecdotes. Puis, je me suis rendue compte que ça traçait le portrait de mon histoire, de ma famille. Et je me suis mise à étoffer, à ajouter des détails, et j’ai montré quelques pages à mon éditrice, qui a vu ce que je ne voyais pas encore. En travaillant l’objet, j’ai finalement saisi qu’il y avait un livre. Je me suis dit : pourquoi ne pas essayer, fais-le pour toi, et tu verras bien comment ça évoluera.

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Et pourquoi un récit autobiographique?

Encore une fois, ce n’était pas un objectif. Et d’ailleurs, ça raconte une partie de moi, mais faite de tous les liens que j’ai. Si je devais faire un récit autobiographique, ce serait très différent, enfin, je crois. Mes récits partent peut-être de mon regard, mais ils parlent des autres, des miens, du collectif, plutôt que de moi-même précisément. Le récit autobiographique demande aussi une assurance, enfin, une confiance en soi que je n’ai pas encore comme écrivaine. Je ne sais pas si ça viendra un jour, mais je suis à l’écoute, je verrai bien. Ce n’est pas absolument nécessaire non plus.

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Ou situeriez-vous le livre dans votre parcours d’essayiste et d’écrivaine?

C’est un imprévu dans mon parcours, car je n’aurais jamais imaginé écrire un récit qui implique que je dévoile un peu de ma vie. Alors que tant de créatrices le font, je ne sais pas pourquoi j’ai pensé que ce n’était pas pour moi. Puis, je me suis dit : pourquoi n’aurais-je pas le droit d’écrire sur ma vie, de porter un regard personnel sur le monde, en l’occurrence, ici, ma famille et l’épreuve de l’immigration? Je resterai toujours une essayiste, mais il se peut bien que ce livre ait ouvert une porte vers d’autres tentatives littéraires.

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Comment vous est venu le titre, La menthe et le cumin?

Mon premier titre était : Dans ma cuisine. Parce que tout ce à quoi je réfléchis dans ce livre se passe dans la cuisine, au sens de la mémoire, de goûts et de saveurs, de transmission. Puis, en travaillant les phrases, en cherchant à évoquer par les sens, j’ai trouvé que ces ingrédients, menthe et cumin, résumaient fidèlement ce qu’on retrouve dans la cuisine de ma famille (j’aurais pu aussi y ajouter l’anis, que j’adore et qui est aussi très présent). Mais, confidence personnelle, j’adore la sonorité de ces mots.

 

 EXTRAIT

« Encore aujourd’hui, quand tout roule mal, qu’il y a de la colère ou de la mélancolie dans l’air, j’allume le four, je fouette mes œufs et mon sucre. J’attends, apaisée, que les arômes de la cuisson embaument la maison et, enfin, je suis ravie, je suis sauvée, par ce quelque chose de doux, de chaud, qui se mangera tout à l’heure.
Toutes ces thérapies, tout cet engagement féministe pour en arriver à soigner ses colères avec de la pâtisserie...? Mais oui. Car ce qui me guérit chaque fois et me réconforte, c’est le souvenir de ma famille. C’est penser que tata Hélène préparait aussi ce gâteau, et qu’elle attendait, comme moi, au milieu de la cuisine, qu’il soit prêt à sortir du four, et qu’en patientant elle songeait à son propre présent, ou à son enfance. »
 

PRESSE


La menthe et le cumin : savoureux !

★★★½

— Mario Cloutier, La Presse


Touchant et tout à fait charmant voyage culinaire […] Un récit sur la mémoire en forme de plats bien préparés. […] Un livre qu’on parcourt en quelques courtes heures, même si on tient à relire ces passages tendres qui nous rappellent une enfance insouciante malgré les quelques difficultés que nos aîné.es pouvaient encaisser.

★★★ ½

— Élie Castiel, Kinoculturemontreal.com


Un tout petit bijou de livre!

— Franco Nuovo, Dessine-moi un dimanche / Radio-Canada


J’ai vraiment aimé ce style bref, concis, un flash de mémoire en moins de deux pages avec une chute qui laisse le temps de laisser venir une odeur ! Voilà un exercice d’écriture à lire et relire par une des grandes journalistes au Québec.

— Anne Fortin (La Librairie Gourmande), Romans Gourmands


Avec un mélange de mélancolie douce, d’humour fin et de palpable gratitude, La menthe et le cumin témoigne ainsi moins d’une volonté de fixer une culture en cataloguant les traditions qui la composent, que d’un désir de chanter la nature magnifiquement mouvante de toute culture, en mettant en lumière une série de gestes intimes mille fois répétés, et chargés d’émotions, qui survivront tant et aussi longtemps que d’autres générations y trouveront de quoi se nourrir le ventre et le cœur.

— Dominic Tardif, Le Devoir


J’en aurais bien pris une autre assiettée de ce petit livre là! […] C’est délicieux. […] Du bonheur, du bonheur qui sent bon, du bonheur qui fait du bien.

— Patricia Powers, Bon pied, bonne heure! / Radio-Canada


C’est touchant, c’est émouvant, c’est gourmand. On a faim quand on lit ça. C’est beau. C’est, en un mot, réconfortant. Par les temps qui courent, je vous conseille vivement La menthe et le cumin.

— Chrystine Brouillet, Cette année-là / Télé Québec


À travers les conversations animées et les effluves réconfortants, ce livre dégage surtout beaucoup, beaucoup d’amour.

— Nathalie Collard, La Presse


Délicieux recueil de souvenirs culinaires et d’enfance.

— Marie-Andrée Lamontagne, Radio VM / Parking Nomade


Ce roman savoureux livre les mémoires de l’autrice à travers les détails qui ont marqué ses papilles. Chaque chapitre décrit le souvenir précis d’un plat, d’une saveur ou d’un parfum pour raconter l’histoire de sa famille immigrée dans un Québec chaleureux et accueillant, où les traditions pieds-noirs de ses parents se sont harmonieusement mariées aux coutumes locales.

— Journal Métro


Bermudes fait partie de la sélection “Cette année, Métro a craqué pour…” du Journal Métro.


C’est agréable à lire!

— Suzanne Dion, Samedi de lire


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PASCALE NAVARRO

Pascale Navarro est l’auteure de nombreux essais, dont Les femmes en politique changent-elles le monde ? (Éditions du Boréal, 2010), et Femmes et pouvoir : les changements nécessaires. Plaidoyer pour la parité, publié chez Leméac en 2015.

Photo : Louise Savoie.

Récits / Prix indicatif : 13,95 $

104 pages environ / 10,8 x 17,7 cm / ISBN : 978-2-7609-4844-0

En librairie le 23 septembre 2020

Également disponible au format numérique - ePub