Ana López est moitié canadienne, moitié colombienne. Elle grandit au Québec entre deux mondes aux contours indéfinis et tente de conjuguer ses identités trouées sans avoir les mots pour expliquer ses manques. Elle accepte mal tout ce qui la rend différente dans le regard des autres, ce qui inclut Ale, son père, de qui elle a injustement honte.
Solitaire dans l’âme, Ale n’a jamais réussi à apprivoiser le Québec. Il y reste pour Ana et Paz, ses deux filles qu’il aime plus que tout. Sans le vouloir, il leur transmet le fardeau de la souffrance de son exil.
Les années passent, Ana et Paz ont maintenant des vies qui tiennent sans leur père. Ale décide donc de quitter sa maison d’hiver pour retourner s’installer au bord de la mer dans son pays natal. Or, du jour au lendemain, il disparaît.
PRÉSENTATION
Une desaparición forzada – « disparition forcée » –, c’est non seulement le présage de la mort, mais aussi la probabilité d’une mort violente. Pourtant tout arrive sans bruit, sans cri, sans écho hors de la famille. Ça arrive, et c’est tout. La Terre continue de tourner. Confrontée à cette absence inexplicable, Ana devra trouver une manière de guérir une blessure encore plus profonde que celle laissée par la disparition de son père.
EXTRAIT
« Papa a disparu en 2010, à Taganga, en Colombie. D’un jour à l’autre, le néant est arrivé dans nos vies. Une mort sans corps. Une histoire sans fin. Les limbes d’un deuil inachevé pour tous ceux qui l’ont aimé.
Au Canada comme en Colombie, les autorités contactées ont tenté sans grands efforts de faire bouger des choses qui, de toute façon, sont immuables. Jusqu’au bout, papa aura été de ceux à qui la vie arrive comme dans les films.
La disparition se définit par une incertitude, mais pas toujours celle que l’on croit. La finalité – la mort elle-même – n’est pas remise en question : un desaparecido, un disparu, ce n’est pas quelqu’un susceptible de revenir ni d’être encore en vie. Disparaître là-bas, c’est souvent un mot poli pour dire que quelqu’un a été enlevé, puis tué.
Disparaître, c’est comme mourir à moitié.
La date de sa mort, ou de son enlèvement, je ne la connais toujours pas. Mais je savais depuis le début qu’il n’y aurait ni corps, ni preuve de vie ou de mort. Alors j’ai rapidement choisi son sort : une balle dans la tête. Pour guérir. Pour me faire croire que le pire n’est pas le pire. Parce que la possibilité de sa souffrance me sciait en deux encore plus que son absence. »
PRESSE
Un récit identitaire poignant, qui met en lumière la difficulté de guérir devant le néant.
— Magazine Véro
Une longue quête touchante sur la disparition d’un père.
— Mariana Mazza, Il restera toujours la culture
Amour paternel, exil, dépossession de soi, honte, malheur, deuil d’un être cher, sororité, quête du bonheur et de la plénitude : autant de thèmes et sentiments traversant le récit d’Ana, de son enfance à l’âge adulte. C’est si bien écrit et infiniment touchant.
— Ariane Lehoux, Les Libraires
Pour ce premier roman, Mali Navia nous offre un récit sensible qui a du souffle, où la force côtoie la vulnérabilité et les difficultés, la poésie du quotidien. Splendide.
— Valérie Simard, La Presse
La banalité d’un tir raconte l’enfance et l’adolescence dans une famille dont la mère est québécoise et le père, colombien. C’est une voix étonnante qui mélange candeur et gravité et qui m’a arraché des larmes à la fin.
— Philippe Falardeau, Le Journal de Montréal
MALI NAVIA
Née en 1988 à Montréal d’un père colombien et d’une mère canadienne, Mali Navia détient un diplôme en communications de l’université Concordia et une maîtrise en création littéraire de l’Université du Québec à Montréal. Elle travaille comme recherchiste pour diverses productions télévisuelles et radiophoniques en plus de prêter sa plume à des médias comme URBANIA et Elle Québec.
La banalité d’un tir est son premier roman.
Photo : Julie Artacho.
Roman / Prix indicatif : 23,95 $
152 pages environ / 14 x 21,6 cm / 978-2-7609-4888-4
En librairie le 13 avril 2022
Également disponible au format numérique - ePub