Sur la côte andalouse, une femme d’une tristesse infinie rencontre un écrivain bulgare qui y mène des recherches. Il écrit – ou invente-t-il ? – des biographies de gens qui ne sont pas passés à l’histoire, qui ont eu un rôle de second plan dans le cours du monde.
Elle se dévoile peu à peu à cet inconnu – ou ment-elle ? – et exige qu’il écrive une biographie toute spéciale, afin d’imaginer une vie interrompue trop tôt.
Mais on n’écrit pas sur commande, n’est-ce pas ?

 PRÉSENTATION

Avec sa prose somptueuse, Hélène Rioux lève ici le voile sur un drame effroyable qui, croit-on, n’arrive qu’aux autres : la disparition et le meurtre sordide d’un enfant aux mains d’un tueur sadique.


EXTRAIT

Au départ j’avais, pour écrire mes chroniques – j’avais enfin le temps –, pensé m’inspirer de personnages historiques, énigmatiques, l’Homme au masque de fer, par exemple, qui m’intriguait depuis mon enfance. Je voulais résoudre son mystère, du moins offrir une théorie nouvelle. Pour étayer mon propos, j’aurais cité des documents manuscrits exhumés d’antiques cassettes, de cryptes, de tombeaux, puis conclu mon essai par une révélation époustouflante. Voilà comment j’aurais menti, moi qui prétends chercher la vérité. J’ai renoncé, c’était vraiment trop romanesque. Tiré par les cheveux. Personne n’y croirait, et je me couvrirais de ridicule. Alexandre Dumas s’était d’ailleurs attaqué au sujet dans un ou deux de ses romans, je n’étais pas de taille, pas encore du moins. J’avais ensuite envisagé de réhabiliter Judas Iscariote. Depuis deux millénaires on lui voue une haine implacable, son nom est une insulte. J’aurais affirmé, preuves à l’appui, qu’il s’agissait d’une erreur historique, il n’avait pas trahi Jésus, ne s’était pas ensuite pendu dans le champ du potier – on parle parfois d’une chute, de ses entrailles répandues dans le même champ. Mais je ne savais pas par où commencer, les recherches exigeraient trop de temps, l’ampleur de la tâche m’a donné le vertige. Et puis, me rendre sur place me paraissait trop risqué. Mais surtout, encore une fois, d’autres l’avaient dit avant moi et quand je l’ai compris, j’ai abandonné le projet. Tout était fait, tout était écrit, le faux comme le vrai.
C’est alors que j’ai décidé d’inventer.
— Inventeurs de vies, Hélène Rioux

PRESSE

Avec Inventeurs de vies, Hélène Rioux creuse la question de l’impossible vérité et cherche par là à savoir si nos existences ne seraient pas toutes supercherie.

— Isabelle Beaulieu, Les Libraires


HÉLÈNE RIOUX

Née à Montréal, Hélène Rioux a publié une dizaine de romans, des nouvelles, des récits et de la poésie. Six fois finaliste aux Prix littéraires du Gouverneur général du Canada, elle a notamment reçu le Grand Prix littéraire du Journal de Montréal, le prix Ringuet de l’Académie des lettres du Québec, le Prix de la Société des écrivains canadiens et le prix France-Québec.

Photo : Daniel Montambo.

Roman / Prix indicatif : 17,95 $

120 pages environ / 14 x 21,6 cm / 978-2-7609-4902-7

En librairie le 5 octobre 2022

Également disponible au format numérique - ePub