Ces nouvelles ne sont pas des nouvelles de fin DU monde, mais plutôt des moments, parfaitement incarnés, qui constituent des petites morts, des adieux, des abandons, des deuils.

Flirtant parfois avec la science-fiction mais pas uniquement, le nouvelliste Baillargeon provoque la réflexion autrement cette fois-ci : par des outils littéraires et une maîtrise narrative qu’on ne lui soupçonnait pas.

 PRÉSENTATION

Normand Baillargeon est maintenant bien connu du grand public en tant qu’essayiste et spécialiste de l’éducation, mais on ne le connaît pas encore en tant qu’auteur de fiction, et ce sera une belle surprise pour ses nombreux lecteurs.

Avec une préface de David Goudreault.


EXTRAIT

Je ne sais pourquoi ni surtout pour qui je consigne ceci sur mon transcripteur. Rien de ce qui suit ne pourra intéresser qui que ce soit des miens : il n’en reste plus un seul.
Car je suis et je pense que je resterai le dernier de ma race.
Mais on m’a très tôt appris l’importance de l’histoire et celle des faits. Il faut croire que le réflexe m’en est resté de les prendre au sérieux et de leur accorder le plus grand prix. C’est sans doute ce réflexe-là, et rien d’autre, qui me contraint à agir ainsi en ces heures où tout est enfin joué.
Je suis né un an jour pour jour après la victoire de Pandora2027, qui annonçait le recours massif à des humanoïdes pour effectuer des tâches jusque-là réputées réservées aux humains. La singularité semblait imminente.
On en parlait depuis des années. Certains l’espéraient, d’autres la redoutaient, tandis que d’autres encore, peu nombreux, jugeaient la chose improbable dans un avenir même lointain, et se moquaient pour cela des optimistes comme des pessimistes.
Quelques-uns, plus rares encore, pensaient que tous ceux-là se trompaient : par définition, aucune simulation artificielle de l’intelligence humaine n’était en principe possible ; mais ceux-là ajoutaient que ce qui surviendrait en tentant de la réaliser serait néanmoins redoutable, mais pour des raisons bien différentes de toutes celles qu’on imaginait.
Puis, en 2027, le 6 juillet très exactement, une machine passa le test de Turing.
Le principe de ce test est simple.
Vous interrogez, sans les voir, plusieurs interlocuteurs auxquels vous pouvez poser absolument toutes les questions que vous désirez. L’un de ces interlocuteurs est un ordinateur, et votre défi est de l’identifier. Si vous n’y parvenez pas, la machine est réputée avoir réussi le fameux test.
— Fins de mondes, Normand Baillargeon

PRESSE

Les fins de mondes promises par le philosophe, et c’est là qu’on peut mieux apprécier ses talents de conteur et son originalité, nous renvoient à des moments historiques, connus, méconnus ou fantasmés, où il est question de la mort, de la fin d’une époque, d’un mouvement. […] Malgré les différents genres et époques que l’auteur y explore, Fins de mondes s’avère un fascinant cours de philosophie d’une solide cohérence se déclinant en courtes leçons aussi singulières que déroutantes.

— Manon Dumais, Le Devoir ★★★ 1/2


NORMAND BAILLARGEON

Normand Baillargeon est un philosophe qui a écrit, dirigé, ou traduit et édité plus d’une soixantaine d’ouvrages traitant d’éducation, de philosophie générale ou politique, d’art et de littérature. Il est en ce moment chroniqueur au Devoir.

Photo : Marie Santerre-Baillargeon.

Recueil de nouvelles / Prix indicatif : 16,95 $

104 pages environ / 14 x 21,6 cm / 978-2-7609-4884-6

En librairie le 23 mars 2022

Également disponible au format numérique - ePub