Désabusé, narcissique, fragile et tourmenté, le narrateur d’Eschatologie semble planer au-dessus de la vie : il regarde tout de haut. Ce misanthrope qui voyage en première classe là où le travail le mène collectionne les aventures sans lendemain. Quand il se retrouve, comme tous les autres, confiné chez lui, il est convaincu d’assister à la fin d’un monde, à la fin de son monde.

 PRÉSENTATION

Avec son humour grinçant et son regard extralucide, Guillaume Lambert trace le portrait d'une époque de cruels paradoxes et de grande solitude.


EXTRAIT

C’est déjà arrivé en avril 2018, à bord d’un vol de la Southwest Airlines, qui se trouvait alors à 32 500 pieds dans les airs. Il y a eu un bris, l’un des moteurs de l’avion a explosé. Un hublot s’est brisé et, dans un grand bruit de succion, une femme a été aspirée, son corps coincé jusqu’à la taille.

L’appareil a fait un atterrissage d’urgence à Philadelphie, peu
de temps après son décollage de La Guardia.

« La victime est une mère de famille de deux enfants, Jennifer Riordan, une employée de banque résidant dans l’État du Nouveau-Mexique », ont rapporté les médias.

C’est la seule personne à bord de cet appareil à avoir perdu la vie. La pauvre femme. « Ça aurait pu être bien pire », selon un expert.

Je trouve que c’est déjà beaucoup.

What a flight! Made it!! Still here!! #southwest #flight1380
— Joe Marcus (@joeasaprap) 17 avril 2018


Une femme est aspirée par le hublot, et cet homme croit bon tweeter que, lui, il est toujours vivant.
Quelle époque. D’ailleurs, il n’est pas le seul : la plupart des passagers ont publié des photos et des vidéos de l’incident. Ils ont diffusé en direct sur toutes les plateformes possibles l’agonie de cette pauvre femme, ne respectant pas la simple consigne de base « mettre son appareil en mode avion pendant le vol ».

L’indécence, l’impudeur, le grotesque et le spectacle, toujours le spectacle : nous nous y sommes habitués.

Je dois dire que je n’aime pas beaucoup les gens. La plupart ne me sont d’aucune utilité. Ils ne font qu’alimenter, coûte que coûte, la fiction qu’ils se sont créée.
On me dit croit cynique, misanthrope. C’est vrai. Je préfère toutefois dire que je suis réaliste : rien ne sert à rien.
Je bois mon Bloody Mary, une des seules choses que j’aime encore des voyages en avion.
— Eschatologie, Guillaume Lambert

PRESSE

C’est un livre qui s’intéresse à l’échec de l’individualisme. C’est une écriture de l’intime. J’avais besoin d’écrire ce journal de bord pendant les deux dernières années qu’on a vécues.

— Entrevue avec Paul Arcand, Puisqu’il faut se lever

La littérature me permet quelque chose que l’audiovisuel ne me permet pas, soit de rentrer dans la pensée intime d’un narrateur. Je fais des romans pour ne pas les adapter à la télé ou au cinéma. Par simple amour des mots.

— Entrevue avec Samuel Larochelle, Fugues

Sept ans après Satyriasis (mes années romantiques), le comédien, scénariste et réalisateur Guillaume Lambert publie un deuxième roman. Le narrateur, toujours le même, mais moins jeune et moins insouciant — un trentenaire qui ressemble beaucoup à son créateur —, fait le récit grave et futile de son existence absurde.

— Christian Saint-Pierre, Le Devoir

Toute la fougue, l’intelligence, la drôlerie, l’habileté de célébrer la profondeur des petits moments de la vie et les rires jaunes que l’on retrouve dans les œuvres télévisuelles et cinématographiques de Guillaume Lambert sont présents dans ce (trop) court roman.

— Sarah-Émilie Nault, Le Journal de Montréal

Un roman sur la solitude et l’importance de créer des liens, écrit avec humour, avec des moments très drôles.

— Bryan St-Louis, Épilogue, CKIA FM

Il y avait une urgence de documenter les événements et je n’avais pas les ressources, j’avais juste les mots. C’était assez fort pour transposer ce sentiment d’angoisse qu’on a vécu durant cette période-là, pour qu’on se dise dans 10 ou 15 ans que c’était spécial, l’année 2020. J’avais besoin de coucher cet état d’esprit sur papier et de le faire sans aucun recul, quitte à faire quelques maladresses.

— Entrevue avec Constance Cazzaniga, Journal Métro

Eschatologie est une œuvre qui nous donne envie de sortir de notre torpeur cynique. Guillaume Lambert nous rappelle que le monde peut s’effondrer à tout moment, alors autant laisser tomber nos élans désinvoltes.  

— Patrice Sirois, Page par page

… la lecture d’Eschatologie (l’effondrement) est distrayante grâce au style tragicomique que maîtrise si bien l’auteur et qui caractérise ses œuvres cinématographiques et télévisuelles. En attendant que le désastre sous-entendu dans le titre se concrétise, il fait bon d’être porté par la prose sagace de ce créateur touche-à-tout à travers les pires frasques du genre humain.

— Kristina Monfette-Fortin, Le Sabord


GUILLAUME LAMBERT

Artiste polyvalent, comédien, scénariste, réalisateur, Guillaume Lambert a été révélé au grand public par l’émission Like-moi !, mais aussi par sa série web L’âge adulte, qui a été couronnée par de nombreux prix, ici et à l'étranger. Il a depuis coécrit la série Audrey est revenue (Grand Prix Dior à CANNESERIES) et réalisé deux longs métrages (Les scènes fortuites et Niagara). Leméac a publié son premier roman, Satyriasis (mes années romantiques), en 2015.

Photo : Justine Latour.

Roman / Prix indicatif : 13,95 $

112 pages environ / 10,8 x 17,7 cm / 978-2-7609-4906-5

En librairie le 12 octobre 2022

Également disponible au format numérique - ePub