“Est-on vraiment quitte envers le passé, comme l’affirmait Borduas ? C’est la question de fond que les Québécoises et les Québécois se posent d’une façon ou d’une autre depuis les années 1960. Les penseurs les plus perspicaces se sont heurtés à ce manque, à ce « vide spirituel » pour reprendre le mot de Fernand Dumont de 1958. Vadeboncœur lui-même a dit l’essentiel en mettant face à face l’abbé Groulx et Borduas. André Laurendeau, pour sa part, a passé sa vie des années 1930 aux années 1960 à chercher et à trouver des diagonales. Miron, heureusement candide, a trouvé que le passé refleurissait comme le prin-temps. Qui dit mieux ?

Maurice Blain, quant à lui, a émondé l’arbre du passé québécois assez radicalement. Sans le faire mourir, sans l’abattre. On verra ici comment l’homme de la laïcité du Mouvement laïque de langue française de 1961 est advenu, comment peut se former une pensée laïque dans l’après-guerre, dans la décennie 1950. Les chemins de la pensée laïque sont multiples.”