Le jeune Hugo vit et travaille avec sa mère, Béatrice, propriétaire d’un magasin de tissus dans un centre commercial en région. Son univers est bousculé lorsque Béatrice est arrêtée pour avoir frappé publiquement une jeune professeure de l’endroit qui l’accuse de violenter son fils. La rumeur veut en effet qu’Hugo soit victime de violence domestique, violence que la jeune professeure, voisine de leur maison, a tenté à maintes reprises de dénoncer.
Passionné de mode, rêvant d’étudier dans une grande école de couture, Hugo décide de créer le vêtement que portera sa mère lors de son procès pour voie de fait. Ce costume lui donnera, à ses yeux, les allures d’une mère parfaite. Il est guidé dans ce projet par une vision fantasmée du designer français Yves Saint Laurent et secondé par le sergent Régis, seul policier noir de l’endroit, qui se reconnaît dans la singularité du jeune homme.
En mal d’amour, Hugo embrasse les gens, et ses baisers, au lieu de heurter, provoquent des sentiments ambigus chez ceux qui les reçoivent. La création artistique peut-elle faire œuvre de guérison ? Peut-elle occulter les laideurs qui nous entourent, ou en sont-elles plutôt la source ? Peut-on trouver une rédemption dans le rêve et la fantaisie ? L’art n’est-il qu’une façon d’occulter la vérité, et peut-il faire œuvre de pardon ?
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EXTRAIT
« J’ai pas entendu le cri. Non, j’ai rien entendu. (Temps.) Une demi-heure de pause. Jamais plusse. Elle était juste allée se chercher un sous-marin chez Subway. Elle prend toujours le six pouces, poulet grillé. Tout le temps la même odeur d’épices étranges dans le magasin. D’ordinaire, elle s’apporte un lunch, mais là, comme j’avais foxé mes cours, je gardais le magasin. (Temps.) Sur l’heure du lunch les clientes viennent surtout chercher des boutons pis des lacets. Du fil aussi. Pas de rideau, pas de robe. Les tissus de rideau pis de robe, c’est des choix qui prennent plusse de temps que juste l’heure du lunch. Même chose pour les patrons de robe. Ça prend du temps de qualité pour choisir un patron de robe. Faut prendre le temps de se tromper. C’est important de se tromper quand on veut faire quecque chose d’important. Se tromper pis s’en rendre compte, ça fait partie des grandes étapes quand tu veux faire quecque chose de beau. »
PRESSE
Michel Marc Bouchard nous entraîne une fois de plus sur un territoire où la violence opère lentement… mais sûrement.
— Christian Saint-Pierre, Le Devoir
Un grand moment de théâtre. […] Après le succès critique et populaire de la pièce La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé, bientôt adaptée en série télé, Michel Marc Bouchard revient avec une pièce toujours aussi haletante, mais qui nous hante davantage par la force de son texte, concis, percutant et inoubliable. Il y a des effluves du théâtre de Robert Lepage et de Michel Tremblay, mais avec tout ce qu’a fait de meilleur Michel Marc Bouchard.
— Louis-Philippe Ouimet, Radio-Canada
Avec sa nouvelle création, qui ouvre la saison au Théâtre du Nouveau Monde, Michel Marc Bouchard revisite un de ses sujets de prédilection, celui de la guérison des âmes par l’art. Pour les amoureux de théâtre malmenés par la pandémie, EMBRASSE agit en effet comme un baume.
— Stéphanie Morin, La Presse
EMBRASSE, une œuvre à la fois simple et complexe, signature d'un grand dramaturge.
— Luce Langis, patwhite.com
La scénographie épurée épouse le propos de Michel Marc Bouchard qui marie avec brio le drame à l’humour. Son texte rythmé est parsemé de moments drôles qui contrastent avec les tensions qu’il a su installer. Et comme toujours, son sens de la formule demeure inégalé. Les répliques sont truffées de perles.
— Emmanuel Martinez, Le Journal de Montréal
MICHEL MARC BOUCHARD
Dramaturge chevronné et grand défenseur des arts vivants, Michel Marc Bouchard est un prolifique écrivain de la scène québécoise (Les muses orphelines, Les Feluettes). Plusieurs de ses pièces ont été adaptées au cinéma et à l’opéra. Son précédent opus, La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé, deviendra une minisérie réalisée par Xavier Dolan.
Photo : Olivier Clertant.
Pièce de théâtre / Collection « Théâtre Leméac » / Prix indicatif : 12,95 $
80 pages environ / 12,7 x 19,6 cm / 978-2-7609-0476-7
En librairie le 22 septembre 2021
Également disponible au format numérique - ePub
