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Quand Zina Feodor disparaît au cours d’un voyage à Alger, ses six enfants se mettent en quête de savoir ce qui lui est arrivé en ouvrant l’épais cahier d’écriture qu’elle leur a laissé, intitulé Ce soir au Grand Cinéma. Par le truchement d’un narrateur interposé, Tony Castagne, son ami de toujours, Zina fait raconter son histoire et ses débuts dans la vie à Whitecity. Dernière pupille d’une famille glorieuse vivant à l’ombre du grand-père Julius et de son cinéma de quatre cent quatre-vingt-dix-neuf places bâti au bout du monde, sur la côte nord du fleuve, entre mer et forêt, elle aura vécu une jeunesse un peu folle entre des parents séparés et des oncles affectés à la salle des machines, nourrie de rêves de vie à travers la vie rêvée de films pas du tout de son jeune âge, consommés en abondance mais sans discernement – les plus osés, les plus courus, les plus lucratifs, les plus fallacieux...

La vie passe, les amitiés se cousent, se décousent et se recousent, le cinéma évolue, les salles se vident, remplacées par des cassettes visionnées à la maison et les blockbusters... Les déménagements de Zina s’accompagnent d’apprentissages difficiles, à l’école, aux manèges militaires, aux conservatoires de théâtre, jusqu’aux naissances de ses six enfants avec l’ogre. À travers une recherche constante et quasi désespérée du bonheur et de l’ailleurs, Zina traverse plusieurs tempêtes amoureuses, conservant chaque fois un attachement indéfectible à son cher Tony et à l’écriture poétique, source première et dernière de son rapport au monde, un univers à la fois matériel et immatériel. Son besoin vital et immodéré de liberté, au bout du compte, se réalisera peut-être dans cette disparition algérienne.

 

 PRÉSENTATION

Dans cette singulière narration gigogne au long souffle ininterrompu, on sent vibrer les pulsions premières qui auront nourri le voyage d’une femme vers le bout de sa nuit, où elle traverse enfin l’écran du cinéma de son enfance.

 
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EXTRAIT AUDIO : LECTURE PAR JENNIFER TREMBLAY

 
 
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EXTRAIT

« L’année suivante, John Travolta souleva une nouvelle vague, Julius loua davantage d’autobus pour les envoyer encore plus loin chercher encore plus de sans-voitures, Zina regarda Brillantine un nombre incalculable de fois, plus elle regardait ce film, plus elle avait hâte de le revoir, au bout d’un moment elle en récitait les répliques par cœur, s’étonnait que les mouvements des lèvres ne correspondent pas aux mots qu’elle entendait, c’était un mystère, mystère qui devint un irritant puis une obsession, surtout quand elle observa, de surcroit, que tous les films ne présentaient pas ce problème, elle posa la question à ses oncles, l’explication laconique d’Alberto ne fit qu’ajouter à sa confusion : « C’est parce que c’est pas des films en français», si ces films n’étaient pas en français, mais qu’elle les comprenait, c’était donc qu’elle connaissait d’autres langues? La métamorphose de Sandy Olsson dans Brillantine alimenta le goût de Zina pour les extravagances, un soir, elle entra au Cinéma avec, attaché à sa queue de cheval, un interminable ruban rose, si long qu’il traînait sur le sol derrière elle, la métamorphose de Sissi dans Sissi l’impératrice impressionna encore davantage Zina, elle se confectionna une toilette des plus hétéroclites, quatre jupes, soit trois à la taille, et l’une autour de la tête, ce qui lui donnait l’extraordinaire sensation de porter une abondante chevelure tombant sur une jupe de princesse. »

PRESSE

L’écrivaine, dramaturge et éditrice a signé plus de 25 œuvres et remporté un Prix littéraire du Gouverneur général. Ce soir au Grand Cinéma est l’occasion parfaite pour découvrir sa plume singulière.

— Julie Roy, L’Actualité


JENNIFER TREMBLAY

Née à Forestville, Jennifer Tremblay a cofondé en 2004 les Éditions de la Bagnole avec Martin Larocque. En 2008, elle reçoit le Prix littéraire du Gouverneur général pour son récit théâtral La liste, premier titre d’un triptyque complété avec Le carrousel (2011) et La délivrance (2014). Elle a aussi publié plusieurs albums pour la jeunesse et le roman Blues nègre dans une chambre rose (2015). Elle est actuellement directrice du Camp littéraire Félix.

Photo : Jules Tomi.

Roman / Prix indicatif : 23,95 $

184 pages environ / 14 x 26,1 cm / 978-2-7609-4874-7

En librairie le 22 septembre 2021

Également disponible au format numérique - ePub